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Actualités - INTERVIEWS

S. Honein : arrêtons de parler de réconciliation nationale. Agissons !(photo)

«Pourquoi Walid Joumblatt ? Il y a une raison qui saute aux yeux...». Salah Honein sourit. Un sourire d’homme fatigué mais heureux. Fatigue saine et travail bien fait, et une campagne électorale basée sur des convictions, sur une relation bâtie jour après jour entre candidat et électeurs. «Aujourd’hui, Walid Joumblatt a choisi l’ouverture et le dialogue. Tout doit tourner autour de la réconciliation nationale, de la stabilité de la montagne, on ne peut donc qu’adhérer totalement à ce dialogue. D’autant plus que c’est Walid Joumblatt qui a le pouvoir de dialoguer – il en a aussi et surtout le vouloir». Talal Arslane ne représente pas tout cela ? «L’émir Talal appartient à une grande famille politique mais il ne fait aucun doute qu’aujourd’hui, les forces capables de résoudre les problèmes dans notre région ne s’incarnent pas en lui». Salah Honein, dès qu’il s’agit de dialogue, ne ferme la porte au nez de personne, il considère simplement que «la priorité à ce niveau-là, c’est Walid Joumblatt». Il a réellement changé ? «Je crois qu’il a toujours été un bon Libanais, convaincu que les choses doivent se bâtir en commun. Nous sommes tous passés par des circonstances exceptionnelles où le dialogue, tout naturellement et concrètement, se rompait. Aujourd’hui, les circonstances se prêtent plus au dialogue». Et pour cela, il faut du «courage», il faut un «sens de l’initiative», une «foi en l’avenir du Liban» et Walid Joumblatt, selon Salah Honein, «aujourd’hui, réunit en lui tout cela». Deux ou trois choses sur le découpage électoral actuel. «La loi électorale ne doit avoir qu’un seul but : une bonne représentativité. Oublions les ambitions et les objectifs politiques personnels. Il n’y a plus de grands partis politiques au Liban, il n’y a plus que des hommes, il faut donc, pour une bonne représentativité, des circonscriptions accessibles, à taille humaine, où l’électeur votera pour des candidats qu’il connaît : les cazas. Un homme un vote aurait été, dans ce cadre-là, la solution idéale, on éliminera ainsi le confessionnalisme et le clientélisme. Il faut se rapprocher du concept de la circonscription uninominale ou bien revenir au découpage d’avant 1972 pour assurer une réelle représentativité». Et la réconciliation nationale ? «Arrêtons de parler de réconciliation nationale. Il faut agir, donner l’exemple ! Notre alliance avec Walid Joumblatt appartient à cette dynamique-là, surtout au niveau de la montagne». Dépassons la région. Comment arriver à la réconciliation au niveau national ? «Que tous les opposants, quels qu’ils soient, et qui réclament la réconciliation à cor et à cri, commencent à y travailler concrètement, à créer de grands axes, une synergie. Il n’y a pas de problèmes entre les Libanais, aucun, et c’est ça qui permet d’espérer en l’avenir. Ce sont les dirigeants qui doivent éviter les slogans confessionnels qui ne font que diviser à nouveau les Libanais». Et Salah Honein dénonce aussi – et surtout, le système en vigueur depuis des lustres : l’incompétence. À propos des relations syro-libanaises, le candidat à l’un des sièges maronites de Baabda-Aley résume sa position en deux mots : «Je veux des relations de 1 000 ans avec la Syrie et les Syriens, mais à une condition, la confiance réciproque et profonde, l’équilibre, comme un contrat d’honneur. Donc, dès que les problèmes sécuritaires liés au retrait israélien se résolvent, chaque soldat syrien présent au Liban devra retrouver sa famille. Et pour demander cela, la réconciliation nationale doit être effective». Et l’héritage du père ? L’héritage d’Édouard Honein ? «Je ne suis pas le seul responsable de cet héritage, je considère que c’est comme une société anonyme, cet héritage est lié à tous ceux qui l’ont aimé, accompagné, à tous ceux qui lui ont fait confiance». Et qu’est-ce qu’il lui à appris, à Salah Honein ? «Le bien public toujours au-dessus des intérêts privés. Toujours». Apparemment, à ce niveau-là, il n’y a aucun souci à se faire. Le relais est bien passé. Et le «n’ayons pas peur de la démocratie» avec lequel Salah Honein conclut son entretien à L’Orient-Le Jour résonne encore.
«Pourquoi Walid Joumblatt ? Il y a une raison qui saute aux yeux...». Salah Honein sourit. Un sourire d’homme fatigué mais heureux. Fatigue saine et travail bien fait, et une campagne électorale basée sur des convictions, sur une relation bâtie jour après jour entre candidat et électeurs. «Aujourd’hui, Walid Joumblatt a choisi l’ouverture et le dialogue. Tout doit tourner autour de...