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Actualités - CHRONOLOGIE

Affaire Hariri à l'AUB : l'info et/ou l'intox battent leur plein

Un bref rappel des faits, d’abord. Avant-hier lundi, l’ancien Premier ministre Rafic Hariri inaugurait une nouvelle faculté de gestion à l’AUB – au financement de laquelle il a contribué à hauteur de 25 %. Et juste au moment où M. Hariri entamait son discours, un groupe d’étudiants, proches du député sortant Najah Wakim, a commencé à le huer, scandant des slogans hostiles, le traitant notamment de «voleur» et hurlant que leur université «n’est pas à vendre». Un autre groupe d’étudiants s’est alors constitué pour, au contraire, soutenir l’ancien Premier ministre. Une rixe a alors éclaté entre les deux parties en présence – et M. Hariri qui poursuivait son discours en prônant le droit à la différence d’opinions – qui en sont venues aux mains et échangé des coups. Un caméraman de Télé-Liban, Abbas Chéhab, a été «atteint de blessures et de contusions et hospitalisé», a indiqué la chaîne de télévision officielle qui a imputé la responsabilité de cette agression au chef de la sécurité de l’AUB, Saadallah Chalak, accusé d’être «un partisan de Hariri». Une source sécuritaire a rapporté que M. Chalak – un ancien capitaine des FSI – a été arrêté par les forces de sécurité pour coups et violence portés sur M. Chéhab durant l’exercice de ses fonctions. Un arrêt de travail de 15 jours a été délivré à M. Chéhab, qui a été examiné par un médecin légiste à l’hôpital de l’Université américaine. Parallèlement, le parquet de Beyrouth a commencé dès hier son enquête au sujet des incidents de lundi. Enfin, le syndicat des photographes de presse et des cameramen a condamné l’agression dont a été victime Abbas Chéhab, stigmatisant tout ce qui touchait de près ou de loin aux libertés publiques. «Nous répétons pour la millième fois que le photographe de presse ne fait qu’exercer son métier : il transmet à l’opinion publique l’image telle qu’elle est», déclare le communiqué, exhortant l’ensemble des forces de sécurité à coopérer avec les photographes de presse et les cameramen et à faciliter leur tâche. Le syndicat demande enfin à tous ces professionnels sus-cités entraide et solidarité afin de préserver l’intégrité et l’immunité de chacun des photographes. Communiqué de l’AUB D’autre part, la direction de l’Université américaine de Beyrouth a publié hier un communiqué regrettant «les tentatives de certains visant à l’impliquer d’une façon ou d’une autre dans l’âpreté du combat politique». Et le communiqué de poursuivre que l’AUB «ne s’est jamais mêlée de politique et n’a jamais été partie prenante dans quelque conflit politique que ce soit et ce, même durant la guerre». Soulignant que la présence de M. Hariri lors de la cérémonie d’inauguration de la nouvelle faculté de gestion s’expliquait uniquement par «la place prépondérante que celui-ci occupe dans le “Board of Trustees” (conseil des tuteurs)», le communiqué précise que M. Chalak «exerçait simplement son devoir», et qu’il n’appartient à aucun parti ou courant politique. Rappelant enfin que l’AUB «est fière de son personnel enseignant et administratif, ainsi que de ses étudiants et de ses membres du “Board of Trustees”», le communiqué indique que «la vocation première de l’AUB était de servir tout ce monde-là et qu’elle demeure attachée au droit des étudiants et des enseignants à s’exprimer librement et d’afficher leurs positions avec responsabilité». Corollaire immédiat de tous ces incidents, la polémique entre Télé-Liban et Future Television qui continue d’aller crescendo – comme si les deux supports audiovisuels attendaient la moindre occasion, en ces temps d’élections, pour attiser des braises déjà bien brûlantes. Télé-Liban, dans un communiqué publié hier, après avoir rapporté les faits, précise que «le capitaine à la retraite Saadallah Chalak, ainsi qu’un nombre de partisans haririens, ont roué de coups Abbas Chéhab, qui souffre de nombreuses contusions, notamment à la tête et au cou. Abbas Chéhab a perdu connaissance devant tous ses collègues et les haririens ont interdit à quiconque de lui porter secours ou de l’emmener à l’hôpital. Ils lui ont confisqué son appareil photo et ses films, alors qu’il était toujours inconscient. Ils ne lui ont restitué que son appareil». Démenti catégorique de la chaîne concurrente, après que Télé-Liban ait cité dans son journal télévisé du soir le nom d’un des photographes de la Future Television, Hussein Saneh, comme étant l’un des principaux agresseurs-voleurs de films. Regrettant ces débordements dont Abbas Chéhab a été victime, la chaîne haririenne a vivement condamné la manipulation «mesquine, injustifiée et même suspecte commise par la télévision loyaliste et son appropriation de cet incident pour en faire porter le chapeau à une chaîne concurrente. Cela ne fait que rentrer dans le cadre de la campagne que mène la télévision officielle contre la Future Television». Une question : jusqu’où ira l’ensemble des médias audiovisuels dans l’impitoyable guerre électorale à laquelle ils sont en train de se livrer ? ANI v/s AUB : la dérive de l’information ? L’Agence nationale d’information a rapporté que «le “Board of Trustees” de l’Université américaine tiendra une réunion extraordinaire à New York, au cours de laquelle il passera en revue le dossier des donations faites à l’université dans un but politique et électoral – chose qu’interdisent formellement les statuts de l’établissement». Un démenti formel et catégorique de l’Université américaine de Beyrouth (AUB) a suivi cette information parvenue à la presse et aux médias libanais, démenti dans lequel l’AUB demande à ces derniers «de s’assurer de chaque information concernant l’université avant sa parution».
Un bref rappel des faits, d’abord. Avant-hier lundi, l’ancien Premier ministre Rafic Hariri inaugurait une nouvelle faculté de gestion à l’AUB – au financement de laquelle il a contribué à hauteur de 25 %. Et juste au moment où M. Hariri entamait son discours, un groupe d’étudiants, proches du député sortant Najah Wakim, a commencé à le huer, scandant des slogans...