Russie - Poutine critiqué pour sa gestion de la crise du Koursk Deuil, douleur et colère (photo)

Journée de deuil national aujourd’hui en Russie où la population est partagée entre la douleur et la colère après la tragédie du Koursk qui a coûté la vie à 118 hommes d’équipage en mer de Barents. Des critiques fusent déjà de toutes parts, mettant en cause la vétusté de la flotte russe, son manque d’entretien, ainsi que les hésitations de Poutine qui a refusé au début de faire appel à des sauveteurs étrangers mieux équipés pour ce genre d’opération. Le maître du Kremlin s’est rendu hier dans le port de Mourmansk, port d’attache du sous-marin perdu, afin de présenter ses condoléances aux familles des sous-mariniers disparus. De son coté, l’amirauté a présenté «ses excuses» pour «les éventuelles fautes» commises lors des opérations de renflouement. Un mea culpa qui n’est pas partagé par tous et qui contraste avec l’assurance affichée par le ministre de la Défense, Igor Sergueïev, qui affirme qu’aucune faute majeure n’avait été commise au cours des opérations de secours, sans exclure toutefois quelques petites erreurs. Toujours est-il qu’aucun sous-marin du type du Koursk ne prendra la mer en attendant que soient trouvées les causes de l’accident. Et que, quoi que puissent dire les autorités, le blâme est jeté aussi bien sur les militaires que sur le président Poutine. Par ailleurs, il faudrait plusieurs semaines pour remonter tous les corps... si cela est possible. La société norvégienne qui avait affrété un bâtiment de secours estime qu’il sera peut-être impossible de sortir les cadavres du Koursk, étant donné le nombre de munitions à bord susceptibles d’exploser. Autre incertitude, celle qui concerne la cause de la tragédie. Les Russes privilégient officiellement la piste d’une collision avec un submersible étranger. Des militaires russes ont fait état de débris, trouvés à un peu plus de 300 mètres de l’épave, qui ressemblent à la rampe de protection du pont d’un sous-marin étranger. Les Norvégiens, d’après les premières images rapportées par les plongeurs, pensent plutôt à une explosion dans un système d’armes, et estiment que l’hypothèse russe tient de la «propagande».