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Actualités - REPORTAGES

Législatives - La Liste de la liberté réussit son premier meeting électoral à Baskinta Foule sentimentale assoiffée d'idéal, galvanisée par Nassib Lahoud (photos)

La toute première fois… Ce n’est jamais la meilleure. C’est celle dont on se souvient toujours. Nassib Lahoud, Michel Samaha, Auguste Bakhos, Riad Abi-Fadel, Rafi Madayan et Walid Khoury. Ensemble, au domicile de Walid Khoury, ils ont tenu hier, à Baskinta, leur premier meeting électoral. Ensemble, ils ont conjugué le mot «liberté» à tous les temps. Tous les modes. Ensemble, avec les hommes et les femmes venus des quatre coins du Metn, ils ont répété, scandé et applaudi le mot «liberté». Un constat : les Metniotes ont peur – ce n’était pas le meeting massif auquel les gens viennent en car, et puis c’était dans un lieu privé. Une certitude : les Metniotes s’en foutent. De leur peur. Ce sont des rebelles, les Metniotes, et personne mieux qu’eux – tous les observateurs le disent – ne sait laisser s’exprimer les cris du cœur. Et du ventre. D’autant plus qu’ils avaient en face d’eux six candidats qui n’ont plus rien à perdre, six candidats qui semblaient hier brûler – sourire, de ce feu sacré, de cette conviction et de cette cohérence qui font bouger les montagnes. Hier, à Baskinta, au domicile de Walid Khoury, candidats et sympathisants vibraient à l’unisson. Rien de plus normal, sauf que là, l’empathie entre eux était prégnante. Galvanisés par Nassib Lahoud, ils n’ont pas fait que réagir aux mots de leurs leaders, ils les ont, souvent, précédés. « L’espoir, enfin…» Même les chansons des Rahbani, que faisait se succéder le directeur d’un des grands théâtres beyrouthins, scandaient le mot «liberté». Et chacun des sympathisants tenait, avec le drapeau libanais, le petit fanion blanc sur lequel le mot «liberté» s’étalait de tout son bleu. L’espèce de solidarité et l’adhésion à une cause, à des valeurs, n’ont pas fait que les réunir – physiquement – dans un même lieu géographique. Elles les ont fait se sourire, se parler, échanger, chanter d’une seule voix, comme un seul homme, l’hymne national libanais, battre la mesure des chansons de Feyrouz et applaudir, ensemble, leurs «six hommes». Certains d’entre eux se sont confiés à L’Orient-Le Jour, répétant à l’envi que «cette liste incarnait l’espoir, l’espoir d’une démocratie réelle – et vraie». À propos des photos de Nassib Lahoud que l’on arrachait ou que l’on brûlait, ils ont été pragmatiques, «personne n’est dupe, personne ne vote pour des photos», sentimentaux, «ses photos sont dans nos cœurs», bilieux, «moi je vais couper les mains de tous ceux qui les ont arrachées»… Et lorsque nous leur avons demandé de dire Nassib Lahoud, de raconter cet homme qu’ils sont venus, d’eux-mêmes, applaudir, rien de surprenant dans leurs mots, «c’est notre conscience, notre grandeur», «si seulement il y en avait deux comme lui», etc, sauf que leurs yeux brillaient. Dans leurs yeux, comme dans ceux des deux ou trois moukhtars présents sur place – ceux de Baskinta et de Jouar – brillait l’espoir. Et avouons-le, au Liban, par les temps qui courent, l’espoir est devenu denrée rare. Si rare. Le phénomène Madayan Et puis les six hommes se sont succédé au micro. Walid Khoury d’abord, le maître des lieux, dont le père s’est toujours présenté aux élections sans jamais réussir. «De quoi le Metn et le Liban ont-ils le plus besoin sinon de liberté», demandera-t-il à la foule. Rafi Madayan ensuite. Le phénomène Madayan, la coqueluche des Metniotes. «J’ai été le premier Arménien à avoir osé me présenter contre le Tachnag, a-t-il déclaré à L’Orient-Le Jour, le seul Arménien à faire campagne, à aller parler aux gens, dans tous les villages du Metn». Et à entendre les explosions approbatrices à chacune de ses phrases, dont celles de son beau-père Georges Haoui, on veut bien le croire. «Aucune tempête ne pourra ébranler la montagne Nassib Lahoud», dira-t-il en concluant son discours avant d’aller se rasseoir, souriant, malicieux en diable, à son mentor. L’ancien député Riad Abi-Fadel demandera, lui, la «souveraineté au peuple, la souveraineté à la patrie, à la loi», et Auguste Bakhos, avec toute la fougue de l’éternelle jeunesse, et tout l’altruisme possible, n’évoquera que les cinq autres candidats, et notamment les plus jeunes, Walid Khoury et Rafi Madayan, «nous l’avons cherché et nous l’avons trouvé, Rafi Madayan…». Et puis l’ancien ministre Michel Samaha prendra le relais, imposant en diable, haranguant la foule et lui rappelant que la liste dont il fait partie ne veut qu’une seule chose, «redonner sa liberté au Metn et par-delà, à tout le Liban. Nous ne vous demandons que du courage…» Nassib Lahoud enfin. «Je vous invite à faire du 27 août un jour historique pour le Metn, pour le Liban, d’aller aux urnes la tête haute, et fiers, que votre conscience fasse que les Libanais se réveillent lundi au soleil de la liberté. Les yeux de chaque Libanais seront braqués sur le Metn – sa bataille pour la démocratie, sa bataille pour la liberté. Que le Liban devienne enfin un phare pour toute la région». Les Metniotes présents hier à Baskinta au domicile de Walid Khoury se lèvent, tous, d’un même élan. Ils dévorent Nassib Lahoud des yeux, l’applaudissent à n’en plus finir. Sans doute, à l’instar de tous leurs concitoyens, ils ont envie, besoin, d’un leader, un vrai. Urgemment.
La toute première fois… Ce n’est jamais la meilleure. C’est celle dont on se souvient toujours. Nassib Lahoud, Michel Samaha, Auguste Bakhos, Riad Abi-Fadel, Rafi Madayan et Walid Khoury. Ensemble, au domicile de Walid Khoury, ils ont tenu hier, à Baskinta, leur premier meeting électoral. Ensemble, ils ont conjugué le mot «liberté» à tous les temps. Tous les modes....