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Actualités - REPORTAGES

Elections - Tachnag, Henchag, Ramgavar Clivage arménien à Beyrouth et au Metn (photo)

Tachnag, Henchag, Ramgavar, indépendants ou neutres, plus de 114 000 Arméniens – orthodoxes, catholiques, et protestants – sont inscrits sur les listes électorales des législatives de l’an 2000. Présents dans plusieurs villes libanaises comme Tripoli, Batroun, Jounieh et Tyr, leur poids électoral est important à Beyrouth (plus de 60 000 électeurs), au Metn (plus de 30 000) et dans une moindre mesure à Zahlé et à Anjar (plus de 10 000). Contrairement à ce qui s’était passé lors des élections de 1996 quand tous les partis arméniens – comme c’est la coutume chez le Tachnag – avaient décidé de soutenir les listes du pouvoir, cette année, les Arméniens (candidats et électeurs) sont divisés. Les scissions sont surtout prononcées dans la capitale, où les candidats figurent sur les listes du pouvoir et de l’opposition. Six sièges sont consacrés aux Arméniens : un siège orthodoxe pour la Békaa, un siège orthodoxe pour le Metn, et quatre sièges pour la capitale, notamment un siège orthodoxe à Beyrouth II, ainsi que deux sièges orthodoxes et un catholique à Beyrouth III. Le siège protestant de la capitale, qui se trouve actuellement dans la circonscription de Beyrouth I, a été traditionnellement, au cours de plusieurs législatives, cédé aux Arméniens appartenant à ce rite. «Nous sommes une minorité, nous n’avons pas le droit d’être dans l’opposition», lance un électeur arménien. «Nous sommes aussi des citoyens libanais, il nous faut choisir notre camp», déclare un autre. La rue arménienne mais aussi les partis sont divisés pour les mêmes raisons. «Nous avons choisi sept candidats pour la liste de l’entente arménienne», indique Véra Yacoubian, l’attachée de presse du Tachnag. Cette liste couvre les sièges de la Békaa, du Metn et de Beyrouth, le siège protestant inclus. Elle regroupe des candidats du Tachnag, du Henchag et des indépendants, notamment Georges Kassarji (indépendant, Békaa, liste Élie Skaff), Sébouh Hovnanian (Tachnag, Metn, liste Michel Murr), Abraham Dédéyan (indépendant, Beyrouth I, liste Fouad Makhzoumi), Mihran Séférian (Henchag, Beyrouth II, liste Tammam Salam), Hagop Pakradoni (Tachnag, Beyrouth III, liste Sélim Hoss), Arthur Nazarian (indépendant, Beyrouth III, liste Sélim Hoss) et Stephan Abajian (indépendant, Beyrouth III, liste Sélim Hoss). Pas de compétition, une ouverture D’autres candidats arméniens se sont joints à deux listes fortes de l’opposition, notamment Rafi Madayan (indépendant, Metn, liste Nassib Lahoud), Serge Toursarkissian (indépendant, Beyrouth II, liste Rafic Hariri), Hagop Kassardjian (Ramgavar, Beyrouth III, liste Rafic Hariri), Yéghia Djeredjian (Henchag, radié du parti, Beyrouth III, liste Rafic Hariri) et Jean Oghassapian (indépendant, Beyrouth III, liste Rafic Hariri). «Nous avons refusé de nous joindre à la liste Hariri à Beyrouth pour diverses raisons», déclare Mme Yacoubian. Et d’expliquer que l’ancien Premier ministre «a refusé d’accorder le siège protestant à Beyrouth I aux Arméniens de ce rite». «Parmi tous les protestants, ce sont surtout les Arméniens de ce rite qui se présentent aux urnes le jour des élections ; de plus, depuis 1972, ce siège du Parlement est occupé par un Arménien», ajoute-t-elle. Le litige qui oppose une partie des Arméniens à Hariri se rapporte également au rôle des députés de la communauté au Parlement. «L’ancien Premier ministre compte totalement intégrer les parlementaires arméniens de Beyrouth, présents sur sa liste, à son propre bloc ; il est opposé à l’idée de la formation d’un important bloc arménien indépendant place de l’Étoile», note Mme Yacoubian. Le parti Henchag a également des reproches à faire à M. Hariri. «L’ancien Premier ministre a voulu imposer ses propres candidats aux partis arméniens, c’est ce qui est arrivé au sein du Henchag», indique Mihran Séférian, le candidat de la liste de l’entente arménienne à Beyrouth II. Il dément le fait qu’il existe deux candidats Henchag dans la capitale. Pour lui, l’affaire est entendue : Yéghia Djeredjian, député sortant, a été radié du parti pour avoir maintenu sa candidature et pour avoir choisi le camp Hariri. Le Ramgavar participe aux élections à travers la liste Hariri. Hagop Kassardjian, candidat du parti à Beyrouth II, indique que «chaque parti a choisi son camp selon ses affinités». Et de poursuivre que «la bataille de Beyrouth n’est pas une compétition entre Arméniens : elle constitue une ouverture pour la communauté arménienne, qui fait partie de la société libanaise». «Pour la première fois cette année, nos électeurs se sentent proches des candidats ; ces derniers ne sont pas uniquement désignés par le parti», indique-t-il. Il y a quatre ans à Beyrouth, uniquement 20 % des inscrits arméniens avaient participé aux élections. Cette année, candidats et partis s’attendent à une participation plus importante. Il semble que 40 % des 60 000 électeurs inscrits dans la capitale se présenteront aux urnes. La raison est simple : avec plusieurs candidats de la communauté qui concourent pour un même siège, les électeurs arméniens se mobiliseront pour faire leurs choix.
Tachnag, Henchag, Ramgavar, indépendants ou neutres, plus de 114 000 Arméniens – orthodoxes, catholiques, et protestants – sont inscrits sur les listes électorales des législatives de l’an 2000. Présents dans plusieurs villes libanaises comme Tripoli, Batroun, Jounieh et Tyr, leur poids électoral est important à Beyrouth (plus de 60 000 électeurs), au Metn (plus de 30...