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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Législatives - L'armée décide d'engager des poursuites contre Emile Naufal, député sortant et candidat La tension monte à Jbeil au lendemain d'une rixe (photos)

Le député sortant de Jbeil, M. Émile Naufal, pourrait être poursuivi en justice suite à ses déclarations accusant le commandant en chef de l’armée, le général Michel Sleiman, «de s’immiscer ouvertement dans les élections en faveur du candidat Nazem Khoury». Dans un communiqué publié hier, le commandement de l’armée annonce qu’il «a adressé une lettre au parquet militaire lui demandant de poursuivre l’affaire devant la justice car les propos de M. Naufal constituent une infraction à la loi». M. Naufal (sur la liste de Farès Boueiz) avait tenu ces propos lors d’une conférence de presse hier à son bureau à Jbeil, et qui faisait suite à celle tenue par M. Khoury (sur la liste de Georges Frem) à son domicile à Amchit. Les deux conférences visaient à justifier (par deux versions contradictoires) l’implication des deux candidats dans un incident survenu dans la nuit de mercredi à jeudi entre plusieurs de leurs partisans (et en présence de M. Naufal) à Amchit, autour de l’affichage d’une banderole électorale. L’incident s’était soldé par l’hospitalisation de deux proches de M. Khoury, l’arrestation des personnes impliquées et l’encerclement par l’armée du bureau de M. Naufal. Au cours de son intervention, M. Khoury a distribué aux journalistes des photos des deux blessés et de leur voiture cassée (qui appartient à sa propre mère) ainsi qu’une copie du rapport du médecin légiste. Il était soutenu par plusieurs de ses colistiers : MM. Camille Ziadé, Neematallah Abi Nasr, Moustapha Husseini et Farès Souaid. M. Naufal était également accompagné de plusieurs de ses colistiers, MM Farès Boueiz, Farid el-Khazen, Abbas Hachem, Maroun Abou Charaf et Chaker Salamé. La conférence a vite tourné en une diatribe contre «l’encerclement et l’irruption de plus de quatre cents membres de l’armée dans le bureau d’un député», et contre les «fantômes qui font pression sur la liste», particulièrement évoqués par M. Boueiz. Pour ce qui concerne l’incident lui-même, selon un communiqué du commandement de l’armée, il est précisé qu’«à l’issue d’un conflit sur des banderoles électorales à Amchit (caza de Jbeil), un député candidat, accompagné de plusieurs de ses partisans, ont agressé des partisans d’un adversaire, deux d’entre eux ayant dû être hospitalisés». Et de poursuivre : «L’armée s’est rendue sur place immédiatement et a arrêté tous les participants au conflit, tout en assurant la garde des deux personnes qui ont dû être hospitalisées.» Deux Roméos à l’hôpital La première conférence de presse a donc eu lieu au domicile de M. Khoury à Amchit. La voiture aux vitres et phares cassés était placée bien en évidence devant la porte. Selon M. Khoury, ses deux partisans se trouvaient seuls «et devaient accrocher une banderole électorale à Amchit même, quand ils ont été agressés par un groupe de partisans du député Naufal, en sa présence». Les deux blessés s’appellent Roméo Zgheib et Roméo Awad. «Roméo Zgheib a dû être gardé aux soins intensifs», a poursuivi M. Khoury. Des informations obtenues à l’hôpital Notre-Dame des Secours où les deux jeunes hommes ont été admis signalaient une amélioration de leur état. M. Zgheib a été sorti des soins intensifs, mais aucun des deux n’avait quitté l’hôpital hier. M. Khoury a ajouté : «Le député Naufal était présent et on l’a entendu dire : «C’est la voiture de Nazem Khoury… Marquez-les bien… Que Nazem les voie…». Il est regrettable que la vérité ait été déformée par la suite. Nous mettons le député Naufal en garde contre de nouvelles agressions auxquelles nous ferons face par des prises de position fermes». Le candidat a précisé que les deux jeunes hommes avaient porté plainte et a nié que ses partisans aient encerclé le bureau de M. Naufal. À la question de savoir à qui profitent de telles actions, il a répondu : «M. Naufal veut convaincre l’opinion publique qu’il est proche de l’opposition et que je suis soutenu par l’État et les services secrets. Il ne faudrait pas que les électeurs se laissent entraîner dans une lutte “à bon marché” entre deux régions». Il faut préciser que le rapport du médecin légiste révèle, dans le cas de M. Awad, «une contusion sur la tête, une éraflure longitudinale sur le visage et des doigts cassés». Pour M. Zgheib, il précise : «Une contusion sur la tête avec une grave blessure sur le côté droit qui a conduit à un état de choc, selon le médecin traitant, une contusion au niveau de l’oreille droite, des doigts cassés. Le patient est dans un état subcomateux et sa guérison nécessitera un mois». Encore des « fantômes » Lors de la seconde conférence de presse qui a eu lieu une heure plus tard au bureau de M. Naufal à Jbeil, c’est la critique des «ingérences de l’État et de l’armée», et l’évocation des «fantômes» qui a prévalu. «Depuis quelque temps, les partisans de Nazem Khoury déchirent nos photos et nos banderoles», a dit M. Naufal. «Il y a quelques jours, un camion-citerne a versé du mazout sur une route que j’empruntais, causant un accident. Hier, quelque vingt partisans de Nazem Khoury ont voulu retirer, pour la troisième fois, une banderole placée dans un quartier d’habitants de Tartej (village de M. Naufal) à Amchit. C’est là que l’incident a commencé». Il a évoqué l’encerclement de son bureau par «plus de 400 soldats et 20 chars». «L’armée a continué à faire irruption dans les maisons à Jage et à Tartej jusque tard dans la nuit», a-t-il poursuivi. «Plus de trente personnes ont été arrêtées, mais la violence nous renforce. Il y a des pressions en faveur de la liste adverse mais cette région fait ses propres choix». M. Naufal a poursuivi : «De tels incidents n’auraient pas eu lieu s’ils n’étaient pas provoqués. Nous demandons au président de la République de prendre les mesures nécessaires pour mettre fin à ces agissements». Quand des journalistes lui ont montré les photos des blessés et le rapport du médecin légiste, il a laissé entendre que les blessures étaient «provoquées» et le rapport «falsifié pour 500 dollars, je sais comment cela se passe». Pour sa part, M. Boueiz a parlé des «pressions exercées sur notre liste durant toutes les phases de sa formation» et a dénoncé les «fantômes et les nouveaux services qui ne sont légitimés par aucune loi». Prié de révéler l’identité des «fantômes», il s’est contenté de répondre : «Vous les connaissez tous». Rappelons que M. Khoury avait intenté un recours en invalidation de la députation de M. Naufal lorsque celui-ci avait été élu en 1996, mais la candidature de ce dernier avait été validée.
Le député sortant de Jbeil, M. Émile Naufal, pourrait être poursuivi en justice suite à ses déclarations accusant le commandant en chef de l’armée, le général Michel Sleiman, «de s’immiscer ouvertement dans les élections en faveur du candidat Nazem Khoury». Dans un communiqué publié hier, le commandement de l’armée annonce qu’il «a adressé une lettre au parquet...