Kabalan : Kadhafi cherche vraiment à embellir son image

Le vice-président du Conseil supérieur chiite (CSC), cheikh Abdel Amir Kabalan, a ironisé hier sur les efforts entrepris par la Libye pour obtenir la libération des otages retenus à l’île de Jolo, dans le sud des Philippines, parmi lesquels la Libanaise Marie Moarbès, en accusant le numéro un libyen, le colonel Mouammar Kadhafi, de «chercher vainement à embellir son image internationale». «Nous nous réjouissons de la libération (présentée comme imminente) de Marie Moarbès et nous souhaitons que cette joie puisse devenir totale avec la libération de l’imam Moussa Sadr et de ses compagnons», a déclaré cheikh Kabalan, faisant assumer au régime libyen «l’entière responsabilité» de leur disparition. L’imam Sadr, ancien président du CSC et fondateur du mouvement Amal, avait disparu en 1978 lors d’un voyage en Libye, où il s’était rendu à l’invitation du colonel Kadhafi. Depuis, les milieux chiites libanais accusent ce dernier de lui avoir délibérément tendu un piège pour le faire disparaître. Mais Tripoli a toujours nié ces accusations sans toutefois donner le moindre indice vérifiable sur le sort de l’imam. Cheikh Kabalan s’est déclaré «surpris par la médiation du colonel Kadhafi auprès des ravisseurs de Moarbès et de ses compagnons, alors même que l’imam Sadr se trouve toujours dans ses prisons». Selon lui, il ne s’agit que d’une «tentative vouée à l’échec d’embellir son image auprès du monde». Invitant les responsables à «se mobiliser pour faire la lumière sur l’affaire Sadr», cheikh Kabalan a estimé que «l’initiative du gouvernement de s’adresser aux hommes du colonel Kadhafi pour obtenir la libération de Marie Moarbès est incomplète car elle ignore la grande affaire créée par le régime libyen lui-même en faisant disparaître l’imam».