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Actualités - REPORTAGES

L'économie de communion ou la culture du don(photos)

L’économie de communion est un projet qui se développe depuis maintenant huit ans au sein du mouvement Focolare. Il s’inscrit dans la ligne de l’encyclique «Centesimus annus», où Jean-Paul II réaffirme sa profonde conviction quant à la destination universelle des biens et au droit à la propriété privée dans une économie de marché, ainsi qu’à la liberté d’initiative et d’association. Au printemps de 1991, Chiara Lubich rend visite aux membres du mouvement au Brésil. Elle séjourne quelques semaines à la Mariapolis permanente d’Araceli. La mégapole de Sao Paulo l’impressionne beaucoup : au centre, d’énormes richesses et un remarquable dynamisme économique, mais en périphérie, une immense misère qui cerne la ville. Chiara Lubich lance alors l’idée de «l’économie de communion». Pourquoi les responsables d’entreprises ne mettraient-ils pas en commun leurs bénéfices ? «Quand elles sont conduites par des personnes qui vivent dans cet esprit (l’esprit focolare), les entreprises devraient pouvoir, elles aussi, s’insérer dans la communion des biens». D’après Chiara Lubich, une part des bénéfices doit pouvoir être investie dans les entreprises elles-mêmes pour assurer leur bon fonctionnement et leur développement. Ils devraient aussi soutenir l’évangélisation, à savoir aider les initiatives qui contribuent à former les acteurs de cette mentalité nouvelle, de cette «culture du don», «toute différente de la culture dominante, orientée vers “l’avoir”». Le projet de l’économie de communion suscite une réflexion de type anthropologique : comme l’économie est une science au service de l’homme, c’est-à-dire qu’elle a l’homme comme point de départ et comme objectif, elle développe son action et ses finalités propres selon une conception de l’homme. Par conséquent, l’économiste n’est jamais neutre. L’économie de communion se sert des personnes productives (entrepreneurs et travailleurs) qui ont à cœur de partager. En d’autres termes, il s’agit de produire pour donner et non pour accumuler de manière irraisonnée. Par conséquent, le projet devrait servir à éliminer le plus possible la pauvreté parmi les personnes de la communauté. Il ne s’agit plus de résoudre des cas individuels, mais le problème à sa base. L’idée est donc d’aider ceux qui, dans la communauté, sont dans le besoin, mais de façon à les insérer dans le cycle productif et à les rendre autosuffisants, dans le respect de leur dignité. Le projet consiste donc en une réorientation complète des structures économiques et à leur réinsertion durable dans la perspective de cette communion des biens. Toutefois, l’économie de communion ne saurait se faire que dans la liberté totale, une condition essentielle, puisque la décision dépend strictement de la conscience de celui qui affecte la destination des bénéfices. Résultat La réaction des membres, au Brésil d’abord et dans le monde entier ensuite, était impressionnante et au-delà de toute attente, d’après le témoignage de la communauté Focolare. En effet, quelques entrepreneurs ont proposé de transformer leurs activités économiques et de les orienter vers l’économie de communion, ou de démarrer de nouveaux projets dans cette optique. D’autres encore ont choisi d’adopter des attitudes éthiques plus exigeantes dans tous les domaines de la vie d’entreprise. Bon nombre de personnes ont voulu contribuer au développement de cette idée en achetant des actions dans des coopératives, elles-mêmes destinées à favoriser le démarrage d’entreprises nouvelles. Le bilan est étonnant : 761 entreprises, de différentes tailles, vivent dans cet esprit. Pour la seule année de 1999, les entreprises de l’économie de communion ont pu donner 800 000 dollars, soit 40 % en plus que l’année précédente. À noter que des mémoires de maîtrise et des thèses de doctorat sur différents aspects de l’économie de communion ont été présentés dans plusieurs universités. Chiara Lubich a elle-même reçu, grâce à ce projet, plusieurs doctorats d’honneur dans les sciences économiques de diverses universités.
L’économie de communion est un projet qui se développe depuis maintenant huit ans au sein du mouvement Focolare. Il s’inscrit dans la ligne de l’encyclique «Centesimus annus», où Jean-Paul II réaffirme sa profonde conviction quant à la destination universelle des biens et au droit à la propriété privée dans une économie de marché, ainsi qu’à la liberté...