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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-Israël - Beyrouth s'étonne de l'insistance des Occidentaux à vouloir pacifier la Porte de Fatma Israël effectue à nouveau des travaux en territoire libanais

L’armée israélienne a, pour la seconde fois en quatre jours, effectué lundi des travaux en territoire libanais, à la frontière libano-israélienne. Deux pelleteuses israéliennes ont franchi dans la matinée la barrière métallique installée par l’État hébreu pour protéger sa frontière avec le Liban et ont entrepris de niveler un talus dans le secteur de Aabbad, face au village israélien de Margaliot. Protégées par une patrouille militaire restée en territoire israélien, les pelleteuses ont avancé d’une vingtaine de mètres en territoire libanais. Des membres du Hezbollah, sans armes, sont arrivés sur les lieux pour observer le ménage des pelleteuses, mais ne sont pas intervenus. L’armée israélienne avait déjà effectué vendredi des travaux en territoire libanais, dans un autre secteur adjacent à la frontière. Une pelleteuse israélienne avait franchi la barrière métallique au niveau de la vallée de Marjeyoun, face à la localité israélienne de Metoulla, et a formé une bande de sable d’environ six mètres de large sur plusieurs centaines de mètres de long. Les Israéliens devraient pouvoir ainsi, selon les experts en la matière, relever les traces de pas ou de véhicules du côté libanais. Israël s’est plaint à l’Onu de la multiplication des incidents à la frontière depuis le retrait israélien du Liban-Sud, le 24 mai, notamment de jets de pierres et de bouteilles incendiaires qui ont blessé, selon l’État hébreu, plusieurs soldats israéliens. Les ripostes israéliennes, par balles réelles ou de caoutchouc, ont fait 18 blessés parmi les civils du côté libanais. Ces incidents se sont produits pour la plupart à la Porte de Fatma, ancien point de passage entre les deux pays, où ni les forces de l’ordre libanaises ni la Finul (Force intérimaire des Nations unies au Liban) ne sont déployées. Les Katioucha, toujours d’actualité Le Liban estime que la sécurité à la frontière est l’affaire de la Finul alors que cette dernière soutient l’inverse. À ce sujet, des responsables locaux cités par notre chroniqueur diplomatique Khalil Fleyhane ont exprimé leur «étonnement» devant ce qu’ils considèrent comme un «tapage» fait par des diplomates américains et français au siège de l’Onu à New York ainsi qu’à Beyrouth sur la nécessité de mettre un terme à la pratique de jets de projectiles à la Porte de Fatma. Pour les diplomates occidentaux, tout comme pour l’Onu, cette pratique entretient la tension à la frontière et risque de provoquer un dérapage qui mènerait à une escalade militaire susceptible de toucher le territoire libanais en profondeur. Mais les responsables libanais soutiennent que cette inquiétude est «injustifiée». Ce qui se passe à la Porte de Fatma ne serait, selon eux, qu’une «réponse libanaise minimale» au maintien de détenus libanais sans jugement dans les prisons israéliennes et au fait que certaines parties du territoires libanais sont toujours occupées par Israël, comme les fermes de Chebaa. «Pourquoi toute cette insistance à faire cesser les jets de pierres alors que les États-Unis, la France et le Conseil de sécurité ont gardé le silence sur le maintien de l’occupation pendant 22 ans»? s’interroge-t-on dans les milieux officiels à Beyrouth. Ces mêmes milieux estiment en outre que l’attitude du Premier ministre israélien Ehud Barak, qui minimise la portée des jets de pierres, au contraire de certains responsables de son armée, «s’explique par le fait qu’il sait très bien que toute riposte meurtrière contre un Libanais qui jette des pierres aboutirait à faire descendre les habitants du nord d’Israël dans les abris». Les milieux officiels vont jusqu’à dire que «le moindre tir de Katioucha (sur le nord d’Israël) influerait sur la situation politique déjà faible» de M. Barak. De leur côté, certains diplomates accrédités à Beyrouth ont vainement tenté au cours des derniers jours d’obtenir auprès des responsables libanais une réaction aux récentes déclarations du porte-parole de la Finul Timour Goksel au sujet de la sécurité à la frontière. M. Goksel avait notamment relevé que «les Casques bleus ne sont pas des gardes-frontières et ne peuvent être responsables de la frontière d’un État souverain». Pour lui, leur rôle se limite, conformément à la résolution 425 du Conseil de sécurité, à aider les autorités libanaises à rétablir leur contrôle sur la région. Beyrouth n’a pas encore réagi à ces déclarations. Pour les diplomates, une réponse affirmative aux propos de M. Goksel signifierait que la position officielle libanaise a changé et que l’on ne considère plus à Beyrouth que les forces de l’ordre libanaises ne sont pas responsables de la sécurité à la frontière. Dans le cas contraire, s’interrogent les ambassadeurs en question, pourquoi ne dément-on pas les propos du porte-parole?
L’armée israélienne a, pour la seconde fois en quatre jours, effectué lundi des travaux en territoire libanais, à la frontière libano-israélienne. Deux pelleteuses israéliennes ont franchi dans la matinée la barrière métallique installée par l’État hébreu pour protéger sa frontière avec le Liban et ont entrepris de niveler un talus dans le secteur de Aabbad, face au...