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Actualités - CHRONOLOGIE

Iran - Lettre ouverte des libéraux accusant les conservateurs de brimer les libertés Les réformateurs en appellent au peuple

La majorité parlementaire réformiste iranienne, actuellement confrontée à une offensive des conservateurs religieux, a publié hier une lettre ouverte à la nation, dans laquelle elle réaffirme sa volonté d’un profond changement politique et social. Il y a une semaine, le guide de la République islamique, l’ayatollah Ali Khamenei, avait mis fin au débat sur la presse en sommant le Majlis (Parlement) de retirer de son ordre du jour l’examen d’un projet de loi visant à accroître la liberté des médias. Cette réforme était au centre du programme des libéraux. Dans une lettre signée par 148 députés, les réformistes, majoritaires au Parlement depuis leur victoire aux élections de février, affirment leur volonté de mettre en œuvre leurs promesses et ne ménagent pas leurs adversaires conservateurs. Ils les accusent d’avoir exploité l’affaire du projet de loi sur la presse pour présenter le mouvement démocrate comme anticlérical et non islamique. «Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour remplir nos devoirs légaux», dit la lettre qui a été lue à haute voix par Mohammad Qomi, député de Varamin (sud-ouest de Téhéran). «La loi sur la réforme de la presse avait été préparée dans le respect des critères légaux, afin de créer de meilleures conditions pour l’exercice d’une presse libre, mais son retrait de l’ordre du jour du Parlement à la suite de la lettre du guide n’a été qu’un prétexte à vengeance pour les adversaires des réformes». La décision de Khamenei a provoqué deux jours de manifestations d’éléments conservateurs devant le Parlement. Les libéraux ont été fustigés en se voyant accuser de mettre en cause les principes islamiques et révolutionnaires de l’Iran. Plusieurs députés démocrates favorables à la réforme de la presse ont été la cible d’attaques dans la presse conservatrice ou à l’occasion de sermons du vendredi. Deux autres journalistes emprisonnés Les députés libéraux s’affirment cependant persuadés, dans leur lettre, que «l’agitation récente» ne remettra pas en question la volonté de réforme de leurs électeurs. «En tant que représentants (du peuple), nous avertissons les courants réactionnaires et opportunistes qu’ils doivent cesser leurs vaines tentatives, dont l’objectif est que la nation perde foi dans la réforme», dit leur lettre. Les démocrates peuvent compter sur une large majorité au Parlement depuis les dernières législatives. D’aucuns estiment qu’ils peuvent bénéficier du soutien de 216 députés pour faire passer certains points de leurs programmes. L’intervention inattendue et incontestable de Khamenei le 6 août a cependant mis en lumière les limites de l’activité parlementaire dans un pays où la constitution accorde au guide le dernier mot dans les affaires d’importance nationale. Cette décision a non seulement mis un frein aux velléités des réformistes concernant la presse, mais elle a aussi donné le feu vert à une nouvelle vague de répression contre les médias indépendants. Cette semaine, les conservateurs, qui contrôlent l’appareil judiciaire, ont en effet fermé le plus important quotidien réformiste et ont mis en prison plusieurs rédacteurs en chef et journalistes. Le tribunal spécial sur la presse, dominé par les religieux, a fait emprisonner ce week-end Ebrahim Nabavi, récent vainqueur du prix annuel du meilleur pamphlétaire politique, et un jeune chroniqueur du nom de Mohammad Qouchani. Une bonne vingtaine de publications réformistes ont été réduites au silence depuis que la justice a ordonné en avril la fermeture de la plupart des journaux indépendants. Pourtant, une étude commandée par le ministère de la Culture montre qu’une majorité de lecteurs iraniens est opposée à ces fermetures et souhaite même que le président Mohammad Khatami protège plus résolument ces publications.
La majorité parlementaire réformiste iranienne, actuellement confrontée à une offensive des conservateurs religieux, a publié hier une lettre ouverte à la nation, dans laquelle elle réaffirme sa volonté d’un profond changement politique et social. Il y a une semaine, le guide de la République islamique, l’ayatollah Ali Khamenei, avait mis fin au débat sur la presse en...