Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSE

Gouvernement - L'hallali commence Des ministres se joignent au concert de critiques

On voit bien que le Cabinet en place est aussi en partance. Le beau slogan de la cohésion ministérielle, brandi pendant 18 mois comme une réfutation de l’ère haririenne si désordonnée, s’effiloche de jour en jour. En privé, et plus rarement en public, nombre de ministres joignent aujourd’hui leurs voix au concert de critiques lancées contre le gouvernement. En oubliant, comme le veut la parabole de la poutre dans l’œil, leur propre part de responsabilité dans l’échec des 16, si échec il y a vraiment. Ces ministres centrent leurs remarques sur certains dossiers mal traités et sur les erreurs, voire les fautes, de fonctionnaires que le gouvernement n’a cessé de couvrir tout au long de son parcours. Ils accusent leur propre équipe d’impéritie chronique et d’un laisser-aller imputable à leur avis à un manque certain de sens politique ou de la notion de l’État. Cependant, pour s’éviter un effet boomerang facilement prévisible, ces cadres ministériels soutiennent que leurs observations n’ont pas pour but de démolir le gouvernement, mais d’en corriger la trajectoire. Ce qui serait un peu trop tard, tout bien considéré. Les opposants pour leur part se frottent les mains devant ce nouvel apport, assez inattendu, de renforts. Ils ne manquent pas une occasion de souligner que la déconfiture gouvernementale est si flagrante que les gouvernants, eux-mêmes, se positionnent pour la curée. Ainsi stimulés, les contestataires redoublent dès lors de violence dans leurs attaques, tout comme la meute à l’heure de l’hallali. Le seul frein consiste, aussi bien pour les opposants déclarés que pour les chevaux de Troie du Cabinet, à ménager soigneusement le régime, en soulignant que leurs flèches s’adressent uniquement au président du Conseil et à la poignée de ses loyalistes qui lui restent loyaux. Les opposants, anciens ou nouveaux, vont même plus loin en affirmant que le chef du gouvernement n’a cessé de porter atteinte au crédit-confiance d’un régime qui s’est trouvé obligé de lui servir d’ombrelle, de le couvrir, pendant dix-huit mois. Ils rappellent volontiers le lamentable fiasco de la première entreprise du gouvernement Hoss, la tentative de réforme administrative. Et n’oublient pas de mentionner les multiples couacs concernant des initiatives malencontreuses de fonctionnaires (comme l’affaire du communiqué dit des sources et celle, plus récente, du président Gemayel), pour conclure par le plus grave : l’aggravation de la récession socio-économique et du déficit budgétaire. Les ministres évoqués ne sont pas les derniers à critiquer la gestion Hoss-Corm. Ils soutiennent qu’avant de partir, le gouvernement actuel doit quand même tenter de faire un effort sur le plan social. En ajoutant, dans un clin d’œil complaisant à l’égard de la gestion Hariri, qu’il ne sert à rien de chercher les responsabilités de la crise dans le passé. Mais concernant l’avenir, un avenir dans lequel ils se voient toujours ministres, ils évitent de parler économie, puisque c’est un problème qu’ils jugent, à tort ou à raison, tout à fait insoluble. Et se contentent d’affirmer qu’il faudra tout reprendre à zéro, c’est-à-dire engager une nouvelle tentative de réforme administrative en lui assurant de bonnes chances de succès par la mise en place d’un Cabinet politique fort. Il est évident que toutes ces prises de positions s’inscrivent aujourd’hui dans le cadre de la campagne électorale. Les anti-Hoss ne cachent pas qu’ils font leurs choux gras des problèmes d’harmonisation intérieure que lui posent les francs-tireurs du Cabinet.
On voit bien que le Cabinet en place est aussi en partance. Le beau slogan de la cohésion ministérielle, brandi pendant 18 mois comme une réfutation de l’ère haririenne si désordonnée, s’effiloche de jour en jour. En privé, et plus rarement en public, nombre de ministres joignent aujourd’hui leurs voix au concert de critiques lancées contre le gouvernement. En oubliant,...