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Actualités - REPORTAGES

Théâtre Gulbenkian - LAU Cinq histoires cairotes : un certain regard sur la société égyptienne(photo)

Le troisième festival international universitaire de théâtre à la LAU a groupé cette année aussi bon nombre d’amateurs de l’univers des planches. De l’Irak à la Tunisie en passant par le Liban, la Bulgarie, la Syrie, l’Espagne, la Grèce et la Libye les pièces se sont succédé sans se ressembler bien entendu ayant toutefois en commun cet amour des feux de la rampe. Jeudi soir, les étudiants de l’Université américaine du Caire présentaient Cinq histoires cairotes traçant un peu la vie égyptienne dans son quotidien entre personnages croqués sur le vif et situations allant du plus conventionnel au plus farfelu. Gentilles piécettes sans grande consistance aux dialogues trop fournis pour ne pas dire verbeux et surtout mise en scène le plus souvent plate ou morne. Dans un décor de café bien oriental se retrouve une faune un peu hétéroclite et anonyme. Se détache alors des actants qui donnent vie à des personnages et des situations qu’on suit avec un intérêt bien distant. Car il y a là tous les éléments d’un théâtre vieillot avec des acteurs qui débitent, sans vie et sans netteté de diction, un texte souvent sans relief. Ouverture avec Al-Korsi al-Motaharrik (La chaise roulante) de Hala el-Koussy contant l’histoire d’une jeune fille quasi hémiplégique qui règle ses comptes avec ses parents, la société et elle-même…Narration soliloque ponctuée par quelques brèves incursions de personnages laissés délibérément à l’ombre et gravitant autour de la malade. Atmosphère plus drôle et gaie avec Al-Sunduq de Ramzi Lehner et traduite par Suzanne Massoud mettant en confrontation un père et son fils. Sous l’aspect un peu grosse farce d’un conflit de génération qui a toutes les allures d’un conte moderne philosophique, il y a là un évident symbolisme qui ne manque pas d’humour pour tout mettre en «boîte». Plaisir aussi dans ces deux pièces d’écouter l’arabe égyptien, si chantant, si chaleureux. Passage au théâtre arabo-anglais avec Recovery (Guérison) de Madeleine Stein où dans un hôpital un vieux couple tente de se retrouver…Elle, c’est une incurable nostalgique d’Alexandrie et lui, c’est un Anglais des colonies…Et pourtant, malgré cris, détresse et incompréhension, par-delà la différence des langues, des souvenirs et de l’éducation, le couple se reforme dès que la tendresse est là. Plus typiquement égyptienne est cette piécette intitulée Madrassat al-Amal (L’école de l’espoir) de Moustapha Hashish. Elle épingle avec tact et douceur les travers d’une bureaucratie bien véreuse et mensongère. Pour terminer Niva de Richard Hoath, entièrement en anglais (sauf la phrase de la fin, un joli pied de nez aux étrangers en terre pharaonique!), demeure sans nul doute le meilleur travail de ce panache un peu sirupeux. Deux passagers dans une voiture au ton désopilant. Surtout celui qui veut vendre son véhicule (belle présence de scène de Richard Guirguis même s’il en fait trop!) avec en face un «Égyptien» (jeu mesuré de Karim Bishay) genre monsieur tout-le-monde qui en a vu de toutes les couleurs et qui pour rien au monde ne céderait son «teuf-teuf» de Niva soviétique cahotant et crachotant. «Guenille si tu veux, mais ma guenille m’est chère», a dit ce sage Molière. Le café a fermé ses portes et le public a tiré les rideaux sur ces histoires simples.
Le troisième festival international universitaire de théâtre à la LAU a groupé cette année aussi bon nombre d’amateurs de l’univers des planches. De l’Irak à la Tunisie en passant par le Liban, la Bulgarie, la Syrie, l’Espagne, la Grèce et la Libye les pièces se sont succédé sans se ressembler bien entendu ayant toutefois en commun cet amour des feux de la rampe....