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Actualités - CHRONOLOGIE

L'ex-zone occupée : une région économiquement sinistrée

L’ex-zone occupée par Israël au Liban-Sud est sinistrée économiquement : 8 000 des 18 000 personnes actives sont en prison ou en exil et la disparition des revenus israéliens a réduit l’activité commerciale dans une région traditionnellement déshéritée, rapporte Négib Khazzaka, de l’AFP. Les rues de Marjeyoun, ancien QG de l’armée israélienne et de l’ALS, sont presque désertes, alors que les rideaux de centaines de magasins des bourgades voisines de Qlaaïa et de Bourj el-Moulouk, anciens bastions pro-israéliens, sont fermés. Fouad Abou Ammar, garagiste, affirme ne plus gagner de quoi payer son loyer mensuel de 100 dollars, alors que l’épicier Antoine Saad se plaint d’une chute de 90 % de son chiffre d’affaires. Jeanne-d’Arc ne vend presque plus de «manakiche», «car ceux qui avaient des revenus importants sont partis et ceux qui restent ont de petits salaires». Les 3 000 miliciens de l’ALS gagnaient en moyenne 600 dollars par mois, autant de travailleurs en Israël rapportaient légèrement davantage, et un peu moins pour les 1 500 retraités de l’ALS, sans compter les employés de l’administration civile. Le manque à gagner de 50 millions de dollars annuels alloués directement par Israël, dont la moitié en salaires, et les revenus de la contrebande et du trafic de drogue, estimés à 60 millions de dollars, se sont volatilisés, selon les économistes. Plus grave, l’hôpital de Marjeyoun, partiellement financé par Israël durant l’occupation et principal recours des 90 000 habitants de l’ex-zone, est en train de mourir après être passé sous la coupe d’une milice. Spécialiste en urgence et en réanimation, Georges Bnehli, diplômé de Paris, est déjà entré en contact avec des hôpitaux en France. «Je ne touche plus de salaire, car le système de financement s’est effondré et l’État libanais ne me paie pas de salaire, car je ne suis pas un cadré», dit-il. L’évêque grec-catholique de Marjeyoun, Mgr Antoine Hayek, affirme que 300 familles de son diocèse sont totalement démunies. «Il y a une crise d’emploi terrible, car il n’existe aucune entreprise industrielle, l’agriculture est limitée et nous n’arrivons plus à vendre notre huile d’olive, pourtant excellente. Heureusement que l’État subventionne la culture du tabac», explique le prélat. Le gros village de Kfar Kila, qui a perdu 600 revenus, est aussi sinistré que ses voisins. Hassan Mehdi, plombier, raconte qu’il a désormais à charge l’épouse et les trois enfants de son fils, un ex-milicien de l’ALS, qui a fui en Israël. «Mon revenu avait déjà chuté de moitié et j’ai dû puiser dans mes maigres économies pour payer l’amende de 2 000 dollars infligée par le tribunal à mon autre fils qui a eu le malheur de travailler six mois en Israël», se plaint-il. Naqoura, où se trouve le siège de la Force intérimaire des Nations unies (Finul), est également frappée par la crise : la plupart des boutiques tenues par des partisans de l’ALS sont fermées et les commerçants qui ouvrent encore se plaignent de la paralysie. Les étalages du poissonnier Ali sont vides et les restaurants du bord de mer sont quasi déserts.
L’ex-zone occupée par Israël au Liban-Sud est sinistrée économiquement : 8 000 des 18 000 personnes actives sont en prison ou en exil et la disparition des revenus israéliens a réduit l’activité commerciale dans une région traditionnellement déshéritée, rapporte Négib Khazzaka, de l’AFP. Les rues de Marjeyoun, ancien QG de l’armée israélienne et de l’ALS, sont...