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Actualités - CHRONOLOGIE

Conseil des ministres - Hoss s'attribue le mérite d'avoir autorisé les manifestations Le gouvernement impuissant face à la crise économique

Pour le Premier ministre Sélim Hoss, la manifestation syndicale qui s’est déroulée hier devant le siège du Conseil des ministres avait visiblement plus d’importance que les objectifs qu’elle poursuit. De fait, M. Hoss a entamé la réunion qu’il présidait par un hommage à son propre Cabinet : «L’autorisation des manifestations est l’une des premières décisions prises par notre gouvernement au lendemain de sa formation», a-t-il dit avant de rappeler que, «durant des années», elles avaient été interdites et parfois même réprimées. D’autre part, M. Hoss a rejeté une fois de plus la responsabilité de la crise économique sur «le marasme» qui sévit «depuis des années» dans le pays. La solution consiste, selon lui, à «stimuler les investissements, et c’est à cela que nous nous employons», a-t-il ajouté, tout en «espérant» que le retrait israélien y contribuerait ; car l’occupation a longtemps été l’obstacle majeur au développement du pays. Quant à la distribution chaotique du courant, le Premier ministre a affirmé qu’elle était due notamment aux frappes israéliennes contre les installations électriques. Il a enfin justifié l’augmentation du prix de l’essence par la hausse du cours du pétrole dans le monde. Il a rappelé dans ce cadre que le prix du baril était de onze dollars, début 99, et qu’il a atteint aujourd’hui les trente dollars. Pressé par les journalistes apparemment frustrés par l’absence de toute allusion à des solutions immédiates sur le plan économique et social, le porte-parole du gouvernement Anouar el-Khalil a fourni des réponses encore plus insignifiantes que les indications officielles dont il a donné lecture. «Les contestataires ont le droit de manifester et le gouvernement doit entendre leurs revendications pour les satisfaire dans la mesure du possible», a-t-il dit. Soulignant la nécessité de poursuivre le dialogue entre les différents partenaires de la vie économique dans l’intérêt du pays, M. Khalil a estimé que « les solutions imminentes étaient tributaires d’une grande coopération entre le gouvernement, les syndicats et les organismes privés versés dans le domaine économique». De toute manière, «il n’y a pas de solutions magiques», a-t-il ajouté. À un journaliste qui lui rappelait que le droit de manifester figurait dans la Constitution et que le gouvernement n’avait aucun mérite à l’autoriser, M. Khalil a répondu : «Loin de nous l’idée de concéder le droit de manifester. Nous confirmons simplement un principe constitutionnel que d’autres ont rejeté». «Certes, a-t-il ajouté, nous ne sommes pas encore parvenus à un règlement de la crise (économique) mais cela ne signifie pas que le gouvernement n’est pas conscient de ses responsabilités». Rien à faire non plus pour remédier à la hausse exorbitante du prix de l’essence : «Si l’État pouvait assumer une partie de cette augmentation, il n’aurait pas hésité à le faire. Néanmoins, il faut tenir compte de la situation du Trésor. Si elle venait à empirer, c’est le citoyen lui-même qui en subirait les conséquences», a précisé M. Khalil. Seule donnée concrète en vue de contribuer au règlement de la crise : le président de la CGTL Élias Abou Rizk a été invité à reprendre dès aujourd’hui le dialogue avec les autorités. Interrogé sur le rationnement du courant, le porte-parole du gouvernement n’a fait que réitérer les propos tenus à ce sujet par son collègue des Ressources électriques et hydrauliques Sleiman Traboulsi : la demande en été est de 1600 MgW alors que l’EDL ne peut en fournir que 1300. «La distribution doit être donc de vingt heures par jour en moyenne», a calculé M. Khalil. Parmi les principales résolutions prises en Conseil des ministres, l’approbation d’un projet de loi portant sur «l’organisation du secteur de l’électricité», sans autre précision. Le gouvernement a en outre donné son aval au Conseil du développement et de la reconstruction pour la conclusion d’un projet d’accord avec le Fonds koweïtien de développement économique arabe visant à l’exécution du projet de route de l’entrée est de Beyrouth jusqu’à la frontière avec la Syrie.
Pour le Premier ministre Sélim Hoss, la manifestation syndicale qui s’est déroulée hier devant le siège du Conseil des ministres avait visiblement plus d’importance que les objectifs qu’elle poursuit. De fait, M. Hoss a entamé la réunion qu’il présidait par un hommage à son propre Cabinet : «L’autorisation des manifestations est l’une des premières décisions...