Presse Le CPJ proteste contre l'annulation du passeport d'une journaliste libanaise

Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a vivement protesté contre l’annulation par les autorités libanaises du passeport de la correspondante à New York du quotidien arabe « al-Hayat », rapporte l’AFP dans une dépêche datée de la métropole américaine. Le CPJ, une organisation non gouvernementale basée à New York, souligne que les restrictions imposées à Raghida Dergham entrent dans le cadre d’une «campagne inquiétante du gouvernement libanais de censure de la presse étrangère». Dans une lettre ouverte, la directrice du CPJ, Ann Cooper, demande au président Émile Lahoud de s’assurer que le passeport de Mme Dergham lui soit immédiatement rendu et qu’il soit mis fin à la censure de la presse étrangère. Raghida Dergham, une Libanaise qui a aussi la nationalité américaine, est la directrice du bureau de New York d’al-Hayat, un quotidien arabe basé à Londres, et «une éditorialiste respectée sur les affaires arabes», dit Mme Cooper. Les autorités libanaises ont saisi le 19 juin le passeport de la journaliste à son arrivée au Liban où elle accompagnait le secrétaire général de l’Onu Kofi Annan en tournée au Moyen-Orient. Son passeport lui a été rendu le lendemain mais avec un tampon qui en annulait la validité. Les autorités libanaises ont justifié cette mesure, dans un communiqué au journal al-Hayat, par le fait que Raghida Dergham avait participé en mai à Washington à une conférence à laquelle avait également pris part un responsable israélien, ce qui est interdit par la loi libanaise. Mais selon le CPJ, ces restrictions pourraient aussi avoir été provoquées par les commentaires critiques que la journaliste a fait de la position libanaise lors du retrait israélien du Liban-Sud.