Electricité - Les installations en panne ont été réparées Meilleure distribution du courant à partir d'aujourd'hui, promet Traboulsi

S’il faut croire les promesses des responsables, le courant électrique sera de nouveau fourni à partir d’aujourd’hui 24 heures à Beyrouth, 22 heures au Liban-Sud, au Liban-Nord et dans la Békaa et 18 heures au Mont-Liban. Mais par quel coup de baguette magique ? Jusqu’à hier soir, la distribution du courant, partout au Liban, était en effet on ne peut plus anarchique, avec des coupures qui se sont succédé tout au long de la journée et de la nuit. Quant à la canicule, présentée comme étant la principale cause de la surconsommation de l’énergie électrique, responsable à son tour des pannes en série sur le réseau, elle sévira au moins jusqu’à dimanche, indique le service météo de l’AIB. En promettant une amélioration sensible de la distribution du courant électrique, les autorités comptent sur la remise en fonctionnement, ce matin, du groupe électrique qui vient d’être réparé à la centrale thermique de Zouk et qui doit assurer 180 mégawatts supplémentaires. Du moins, c’est ce que le ministre des Ressources hydrauliques et électriques, M. Sleiman Traboulsi, a expliqué hier à L’Orient-Le Jour, précisant qu’à cause de la pression exercée sur le réseau électrique depuis que les températures ont haussé, la chaudière d’un groupe électrogène de Zouk est tombée en panne et qu’il a fallu attendre trois jours, une fois qu’elle a été réparée, pour qu’elle refroidisse, avant de la remettre, aujourd’hui, en marche. Menace de nouvelles pannes C’est aujourd’hui aussi que prendront fin les travaux de réparation des disjoncteurs qui ont récemment explosé – toujours à cause de la pression exercée sur le réseau – et qui ont interrompu le transfert de l’énergie électrique sur les lignes de haute et de moyenne tension. M. Traboulsi reconnaît toutefois que de nouvelles pannes peuvent intervenir tant qu’il y aura une surconsommation de l’énergie électrique et estime que la situation n’aurait pas été à ce point catastrophique, si la sous-station de transformation de Deir Ammar, au Liban-Nord, n’avait pas été détruite par l’aviation israélienne. La capacité de production de cette sous-station a baissé de 450 mégawatts, que l’EDL tente désespérément de remplacer, surtout que les travaux de réparation ne seront pas achevés avant dix mois. M. Traboulsi rejette les accusations concernant une mauvaise gestion du secteur de l’électricité, soulignant que les projets de développement du réseau sont en cours de réalisation, mais qu’ils ne seront pas terminés avant plusieurs mois. Il réfute aussi les informations selon lesquelles l’EDL envisage de réduire le voltage afin d’assurer une meilleure distribution du courant électrique, soulignant qu’une telle manœuvre est pratiquement irréalisable. De son côté, le ministre des Finances, M. Georges Corm, a reconnu au cours d’une conférence qu’il a donnée hier, à l’hôtel Commodore, que «le gouvernement aurait pu mieux faire» en gérant le dossier de l’électricité, mais sans donner plus de détails. Il a insisté sur le fait que les problèmes auxquels l’EDL est confrontée ne sont pas d’ordre matériel. «Nous avons déjà versé cette année à l’EDL la somme de 450 milliards de livres libanaises, une somme qui est amenée à être augmentée. Cependant, il faut savoir qu’il existe plusieurs dossiers épineux, dont le traitement est complexe», a-t-il ajouté, en allusion à celui de l’électricité. À titre d’exemple, M. Corm a expliqué que «les générateurs des stations de production électriques sont puissants et sophistiqués sur le plan technologique», mais que le problème se pose au niveau de l’acheminement du courant dans la mesure où «les réseaux de distribution sont inexistants».