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Actualités - REPORTAGES

Vie sociale des émirs à Hasbaya et Rachaya du XIIe au XIXe siècle

Du XIIe au XIXe siècle, la vie sociale des émirs Chéhab tournait autour de quatre grands pôles : la guerre, la chasse, les jeux équestres et la surveillance de l’exploitation agricole de leurs domaines. Toute l’histoire des Chéhab, depuis le Hedjaz jusqu’au Wadi Taym, est jalonnée de batailles : la conquête du pays par l’islam, la guerre contre les Croisés et, sur le plan intérieur, la lutte du parti Kaïssi dirigé par les Chéhab, contre le parti Yéméni. Plus tard, des combats se dérouleront entre les différentes branches pour le leadership. Et c’est une éducation de guerriers que recevaient les jeunes princes, car la vigilance des émirs était une nécessité, pour parer à toute attaque, vu l’étendue des domaines de Wadi al-Harir près de Masnaa jusqu’à Safad et le lac de Tibériade. Les terrains des Chéhab étaient particulièrement riches, irrigués par plusieurs cours d’eau, le Wazzani, le Hasbani et le Banias, et les cultures y étaient variées. En effet, vergers, oliviers, mûriers et potagers s’étendaient à perte de vue, des plaines côtières de Houlé jusqu’aux sommets du mont Hermon. Quant à l’exploitation de leurs domaines, elle obéissait aux règles qui régissaient les relations entre féodaux et paysans. Traités avec bienveillance, les paysans supportaient les frais de labour et d’engrais et étaient rémunérés par les produits de la terre, jouissant de la moitié des revenus selon le régime de la «charaké». Les activités des émirs se limitaient à la bonne administration de leurs terres, car à l’époque le travail était incompatible avec le métier des armes. Ce n’est qu’après les massacres de 1870 que 10 jeunes princes furent envoyés dans les universités d’Istanboul (sur les conseils de Izzat Pacha el-Abed, vizir turc qui entretenait des relations amicales avec les Chéhab) où ils firent de brillantes études. À Wadi Taym, les émirs gouvernaient comme les pachas de l’empire ottoman, selon les règles de la loi musulmane, et la succession se faisait de père en fils. Leurs revenus venaient des impôts et seuls les émirs Chéhab avaient le privilège d’en exempter les paysans à leur service. La mainmise sur les terrains, les avoirs, l’argent, ou même l’exil étaient les punitions les plus courantes de l’époque, que pratiquaient les Chéhab. Réputés pour leur sens de l’hospitalité et de l’amitié, les Chéhab ont longtemps conservé les us et coutumes arabes, et plus spécifiquement dans les cérémonies de mariage, funéraires, et de célébration des victoires.
Du XIIe au XIXe siècle, la vie sociale des émirs Chéhab tournait autour de quatre grands pôles : la guerre, la chasse, les jeux équestres et la surveillance de l’exploitation agricole de leurs domaines. Toute l’histoire des Chéhab, depuis le Hedjaz jusqu’au Wadi Taym, est jalonnée de batailles : la conquête du pays par l’islam, la guerre contre les Croisés et, sur le...