Vie politique - L'ancien chef de l'Etat a rendu visite à Sfeir, à Dimane Gemayel : oeuvrer pour vaincre le désespoir et l'inquiétude des libanais (photo)

Moins de vingt-quatre heures après son retour à Beyrouth, dimanche après-midi, au terme d’un exil de près de douze ans en France (entrecoupé d’un bref séjour de deux semaines en 1992), le président Amine Gemayel a rendu visite hier au cardinal Nasrallah Sfeir, au siège patriarcal d’été, à Dimane. L’ancien chef de l’État a été chaleureusement accueilli par le patriarche maronite avec qui il a eu un tête-à-tête de près d’une demi-heure. L’entretien a été précédé d’une réunion élargie, à laquelle ont participé plusieurs évêques maronites. À l’issue de la rencontre, le président Gemayel a souligné que ses positions sont alignées sur celles de Bkerké. «Nous défendons les mêmes constantes nationales, a déclaré l’ancien chef de l’État, qui a ajouté : «Le peuple libanais fait face à beaucoup d’épreuves. Il existe un sentiment de désespoir et de profonde inquiétude parmi les Libanais. Il est du devoir de tous les leaders aujourd’hui d’œuvrer par tous les moyens pour vaincre ces sentiments. Le Liban est à nous. Nous nous devons de porter notre attention sur la nouvelle génération qui émigre et qui est inquiète pour son avenir. Il en est de même de l’ensemble de la population qui se pose des questions, elle aussi, sur son sort et son avenir». Interrogé sur le point de savoir s’il avait l’intention d’entreprendre une activité politique, le président Gemayel a déclaré : «Il y a une lutte nationale à mener. Cela est, pour nous, incontournable. Quant à la politique de clocher, elle ne m’intéresse en aucune façon». D’autre part, le président des Émirats arabes unis, cheikh Zayed ben Sultan al-Nahyan, ainsi que cheikh Hamdan ben Zayed al-Nahyan, sont entrés hier en contact téléphonique avec le président Gemayel pour le féliciter de son retour au Liban. À Bickfaya, les délégations populaires venues de diverses régions libanaises se sont succédé pour présenter leurs vœux au président Gemayel et manifester leur appui à ses prises de position nationales au service du Liban et de sa renaissance. Toujours à Bickfaya, le président Gemayel a reçu, successivement, le Dr Albert Moukheiber, le député Nassib Lahoud, une délégation de l’opposition kataëb conduite par le Dr Élie Karamé, le bâtonnier Michel Lyan, l’ancien député Auguste Bakhos et l’ancien ministre Fouad Naffah. Il a également reçu de nombreuses communications téléphoniques émanant de plusieurs ministres, députés et personnalités libanaises, dont le président du syndicat de la presse Mohammed Baalbaki. Hajj : Un événement positif Le chef du parti Kataëb Mounir Hajj a estimé que le retour du président Amine Gemayel au Liban constitue «un événement positif qui met un terme à une situation anormale». Dans un communiqué publié hier à l’issue de la réunion du conseil central du parti, M. Hajj a ajouté que le retour de M. Gemayel «confirme la crédibilité du régime du président Émile Lahoud et contribuera à éliminer le complexe de frustration dont souffre une large tranche de la population libanaise. D’autre part, ce retour offre au parti Kataëb une nouvelle occasion de réunifier ses rangs». «Toutes les déclarations faites par le président Gemayel depuis son retour au Liban sont inspirées des résolutions adoptées par le parti lors de son 19e congrès et se réfèrent, même si ce n’est qu’indirectement, au principe auquel l’actuel commandement du parti accorde une importance capitale, à savoir la discipline dans l’action politique», a-t-il poursuivi. Pour M. Hajj, «le rôle du président Gemayel à ce niveau est essentiel, car seul l’attachement au principe du parti-institution est capable de sauver le parti tel que l’a voulu Pierre Gemayel».