Législatives - Ne nous contentons plus de slogans creux, déclare Ziadé Le BN hésite entre la participation et le boycottage

À mesure que se rapproche l’échéance des législatives, nombreux sont les candidats, partis et courants qui prennent position quant à leur participation au scrutin. Lors d’une réunion extraordinaire tenue hier, les membres du Bloc national se sont penchés sur la décision à prendre à ce sujet. Le Amid Carlos Eddé a indiqué qu’il était encore partagé entre la participation au scrutin et son boycottage. Il s’est enquis de la situation électorale auprès des membres du parti, demandant à chacun de donner son opinion par écrit, «conformément aux traditions démocratiques auxquelles le Bloc national a toujours été attaché». Selon le communiqué publié à l’issue de la réunion tenue à la demande de M. Eddé, celui-ci a indiqué que «la décision finale (concernant la participation ou non du BN aux législatives) sera annoncée dans quelques jours, au terme d’une dernière tournée qui sera effectuée au cours des prochaines heures dans les différentes régions et circonscriptions en vue de s’enquérir de l’avis des partisans, des sympathisants et de la base électorale en général». Les commissions du parti chargées d’opérer un sondage à ce niveau ont déjà présenté hier un premier rapport sur la situation électorale. De son côté, dans une interview à l’hebdomadaire Magazine, le député Nadim Salem a déclaré qu’il se présenterait aux législatives contre la liste Berry-Hezbollah. «Je suis en train de constituer une liste de candidats jouissant d’une certaine représentativité et d’une liberté d’opinion leur permettant de faire face au président Berry», a-t-il dit, tout en affirmant que le chef du Législatif choisit des candidats qui lui sont soumis et à qui «il peut imposer sa politique». M. Salem a enfin indiqué qu’il poursuivait ses efforts en vue de parvenir à une alliance électorale entre le président Kamel el-Assaad et l’ancien député Habib Sadek. Appel de Ziadé Par ailleurs, le député Camille Ziadé a appelé les Libanais à «participer en masse au scrutin». Selon lui, l’opération de vote ne devrait plus se faire «sur des bases familiales ou régionales», car cette mentalité «constitue un obstacle à ce changement auquel nous aspirons tous». M. Ziadé a en outre estimé que les candidats devaient aussi tenir compte du désir de changement au sein de la société, notamment chez les jeunes. «Ne nous contentons donc pas de lancer des slogans creux qui finissent par ennuyer les gens. Nous devons en effet élever le niveau du discours politique et nous adresser en toute sincérité aux électeurs», a-t-il déclaré avant de poursuivre : «C’est à nous, candidats, de combler le fossé entre le citoyen et les autorités et de redonner confiance au peuple dans les institutions de l’État». Le député Salah Haraké a souligné pour sa part la nécessité du «changement en vue de remédier aux problèmes économiques et financiers dont le Liban pâtit». Selon lui, si la politique actuelle se perpétue, «la crise ne fera que s’aggraver». «Les épreuves que nous vivons aujourd’hui ne sont qu’une des manifestations de l’impuissance du gouvernement à gérer convenablement le pays». Enfin dans une conférence de presse tenue hier, le député Najah Wakim a critiqué l’affichage des portraits de candidats dans les rues de la capitale, affirmant que le prix de chacun de ses portraits «en technicolor pourrait faire vivre une famille pendant une année». En réponse à une question, il a en outre affirmé que le Liban était le seul pays au monde qui se caractérisait par d’innombrables vols «sans qu’il n’y ait pour autant de voleurs».