Environnement - Petit à petit, l'association rénove les immeubles de particuliers Les quartiers d'Achrafieh s'embellissent grâce à Help Lebanon (photos)

L’avenue Charles Malek, la rue Gemmayzé, la rue Chehadé, la rue Bustros… et bien d’autres… Ces rues d’Achrafieh se distinguent désormais par leurs immeubles rénovés et embellis grâce à l’action de l’association Help Lebanon. Gros plan sur une initiative porteuse d’espoir… Que des quartiers entiers du vieux Beyrouth puissent être réhabilités et les façades ravalées, tel est le pari tenté il y a quatre ans par les responsables de l’organisation non gouvernementale Help Lebanon. La présidente de l’association, Mme Liliane Tyan, a fait le point de l’action menée sur ce plan au cours des derniers mois, évoquant notamment les principaux projets en cours. Grâce aux relations établies pendant la guerre par les responsables de l’association, et plus particulièrement par Mme Tyan (voir par ailleurs), la collaboration s’est essentiellement développée avec la France. Ainsi, au stade actuel, le Conseil régional de Lorraine finance intégralement le 13e projet de l’association, à savoir la réhabilitation de la rue Gemmayzé. Composée principalement de maisons à l’architecture ancienne, la rue, qui s’étend de la montée Accaoui à la place des Martyrs, fait peau neuve. Et c’est le jour et la nuit… Les habitations défraîchies, incolores et pour certaines délabrées font place à des immeubles rénovés jusque dans les moindres détails («pour mettre en valeur l’architecture»). Du rose, du rouge, de l’ocre, du vert… Ces couleurs variées égaient véritablement le cadre de vie des quartiers tandis que la couleur brique est réservée pour l’encadrement des fenêtres pour mieux marquer la signature de l’association. De l’étude à la réalisation du projet Qu’il s’agisse d’un sponsor ou d’habitants des quartiers en question, le projet débute par un dossier-étude. Véritable mine d’informations, on y trouve une photo aérienne de la rue, une étude chiffrée, détaillée ainsi que des photos, immeuble par immeuble. Munie d’un tel dossier, Liliane Tyan s’est ainsi rendue le mois dernier en Lorraine pour présenter l’état du 13e projet au Conseil de la région. Le projet est également présenté aux habitants lors de réunions de quartier, car «la collaboration doit véritablement s’installer entre l’association et les habitants». De même, «l’idée d’union et de communauté implique que le travail ne peut se faire que quartier par quartier et non par immeuble». Pour les mêmes raisons, le projet est limité au quartier d’Achrafieh, pour l’instant, car «pour être efficace et mieux avancer, il faut circonscrire et chacun doit travailler dans son quartier. N’oublions pas qu’il ne s’agit que d’une association et, qu’à la base, cela relève d’un travail municipal». Enthousiastes ? Les habitants d’Achrafieh le sont car les prix ultracompétitifs, au niveau du coût des travaux, ne peuvent que les encourager à rénover. Un dollar le mètre carré, tel est le prix proposé aux habitants des quartiers les moins aisés pour améliorer leur cadre de vie. La répartition des coûts s’établit à hauteur de 20 % du montant pour le propriétaire de l’immeuble, 30 % pour Help Lebanon et 50 % à partager entre les locataires. Aujourd’hui, pari gagné pour les responsables de l’association puisque treize rues ont déjà été entièrement réhabilitées à l’instar de l’avenue Malek. Actuellement, trois projets sont en cours d’exécution dans les rues Gemmayzé, Chehadé et Bustros. Forte de son expérience, Help Lebanon a déjà apporté son concours à 23 municipalités pour transmettre son expérience technique. À l’avenir, le projet pourrait donc s’étendre à d’autres régions sous l’égide de municipalités ou autres associations. Reste à espérer que l’action de Help Lebanon perdure, car l’amélioration du cadre de vie constitue indiscutablement un facteur d’union et permet de redémarrer la vie en communauté.