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Actualités - CHRONOLOGIE

Télécommunications - Le géant germanique s'empare du jeune opérateur US pour 54.5 milliards d'euros Deutsche Telekom prend pied aux Etats-Unis avec VoiceStream

L’allemand Deutsche Telekom est parvenu à prendre pied aux États-Unis en achetant hier le jeune opérateur de téléphonie mobile VoiceStream, mais cette transaction pourrait susciter l’opposition de certains hommes politiques américains. Les rumeurs qui couraient depuis des semaines dans la presse sont devenues réalité : le géant germanique s’est emparé de VoiceStream pour 50,7 milliards de dollars (54,5 mds euros). Selon beaucoup d’experts, le patron de Deutsche Telekom, Ron Sommer, qui répétait à l’envi depuis un an son intérêt pour une acquisition outre-Atlantique, a payé le prix fort. «Ce n’est en aucun cas une affaire», estime Robert Vinall, analyste de DG Bank. «Au regard du nombre d’abonnés, c’est cher payé», juge de son côté Ralf Hallmann de Bankgesellschaft Berlin. Chaque abonné est valorisé à un peu plus de 20 000 dollars, un montant record pour une compagnie de téléphonie mobile. Nombre d’analystes estiment que France Télécom s’en est mieux sorti quand il a mis la main sur l’opérateur de téléphonie mobile britannique Orange. La Bourse de Francfort a d’ailleurs accueilli plutôt froidement la nouvelle, l’action de la compagnie semi-publique reculant de 8,88 % à 50,36 euros à 14h34 GMT, dans un marché en très légère baisse. Malgré la forte somme déboursée, l’opération réalisée par Deutsche Telekom reste intéressante. «Les États-Unis sont le plus grand marché du monde», rappelle M. Hallmann. Avant de faire la cour à VoiceStream, M. Sommer avait d’ailleurs approché d’autres opérateurs aux États-Unis, comme QWest et Sprint, selon plusieurs journaux. M. Sommer a, quant à lui, estimé «justifié» le prix qu’il avait payé pour l’opérateur de téléphonie mobile VoiceStream, lors d’une conférence de presse lundi à Hanovre (nord). «Je peux vous assurer qu’il n’y a aucune entreprise aux États-Unis dans laquelle vous pouvez prendre une participation à bon marché», a-t-il déclaré. Autre avantage pour la compagnie allemande : VoiceStream dispose d’un réseau relativement moderne, en raison de sa jeunesse, qui ne nécessite pas d’être remplacé, remarque M. Hallmann. Le petit opérateur est le seul américain à disposer d’un réseau de deuxième génération (GSM) couvrant tout le pays, rappelle de son côté Deutsche Telekom. La transaction, qui doit être achevée au cours du premier semestre 2001 sous réserve de l’accord des autorités de la concurrence, pourrait toutefois susciter des vagues parmi les hommes politiques américains. Plusieurs d’entre eux ont récemment manifesté leur opposition à l’arrivée sur leur territoire d’une compagnie de télécommunications dont environ la moitié du capital est encore dans les mains d’un gouvernement étranger. C’est d’ailleurs un cas sans précédent outre-Atlantique. Il est en principe interdit, aux États-Unis, de délivrer une licence à un opérateur détenu à plus de 25 % par une puissance étrangère. L’autorité de régulation des télécoms, FCC, peut toutefois délivrer une autorisation exceptionnelle si cela lui paraît être dans l’intérêt public. L’État allemand possède encore près de 58 % de Deutsche Telekom. Toutefois, note M. Hallmann, le gouvernement allemand a toujours été très clair : «Il veut réduire sa part dans l’opérateur, mais cela ne peut pas se faire en un jour, vu la taille du groupe». Dans un entretien paru lundi dans le grand hebdomadaire allemand Der Spiegel, M. Sommer a entamé une offensive de charme à l’attention des Américains. Il a ainsi déclaré : «Nous ne venons pas en tant qu’envahisseurs, mais nous créons des emplois. Pour cette raison, j’insiste : la libéralisation n’est pas une voie à sens unique».
L’allemand Deutsche Telekom est parvenu à prendre pied aux États-Unis en achetant hier le jeune opérateur de téléphonie mobile VoiceStream, mais cette transaction pourrait susciter l’opposition de certains hommes politiques américains. Les rumeurs qui couraient depuis des semaines dans la presse sont devenues réalité : le géant germanique s’est emparé de VoiceStream...