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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-Sud - Il ne reste plus que deux empiètements israéliens Nouvelle mission de Roed-Larsen à Beyrouth (photos)

L’émissaire spécial des Nations unies au Proche-Orient Terjé Roed-Larsen est arrivé hier soir à Beyrouth venant de Damas pour examiner avec les dirigeants libanais les développements sur le plan de l’élimination des empiètements israéliens à la frontière. M. Roed-Larsen doit être reçu ce matin par le chef de l’État Émile Lahoud à Baabda pour une réunion qualifiée de «décisive» par les milieux informés pour ce qui est de l’annonce de la fin ou non de la première étape de l’application de la résolution 425 du Conseil de sécurité de l’Onu. Selon ces sources, citées par notre correspondant au palais Bustros Khalil Fleyhane, le Liban a mis au point un rapport sur les travaux de vérification des violations territoriales israéliennes, achevés vendredi dernier. Ce rapport indique que l’État hébreu maintient deux empiètements sur la ligne bleue tracée par les Nations unies pour certifier le retrait de l’armée israélienne du Liban-Sud, ce qui est conforme aux constatations faites par l’Onu. Les mêmes sources soulignent que les autorités libanaises sont déterminées à obtenir la rectification de ces deux derniers empiètements. Mais elles indiquent dans le même temps que Beyrouth a reçu des assurances de l’Onu selon lesquelles Israël a promis d’y mettre fin avant la fin du mois. Les Nations unies comptent d’ailleurs suivre de près les travaux d’élimination de ces derniers empiètements comme elles l’ont fait pour les sept autres. Toujours selon les mêmes sources, deux options sont envisageables pour le Liban lors de la réunion d’aujourd’hui avec M. Roed-Larsen. Dans le premier cas, Beyrouth campe sur sa position hostile à tout déploiement de la Finul dans la bande frontalière tant qu’il y aura des empiètements israéliens. Dans le second, le Liban se montre souple en donnant son feu vert au secrétaire général de l’Onu Kofi Annan pour ordonner ce déploiement, sans pour autant céder sur le principe de la récupération des portions de territoire concernées. À Damas, M. Roed-Larsen et le ministre syrien des Affaires étrangères Farouk el-Chareh avaient évoqué samedi le processus de paix et le Liban-Sud. «Nous avons discuté de toutes les questions liées au processus de paix : les volets israélo-palestinien et israélo-syrien, ainsi que des empiètements israéliens au Liban-Sud», a déclaré à la presse M. Roed-Larsen à l’issue de l’entretien. «Nous avons décidé de poursuivre le dialogue», a ajouté l’émissaire de l’Onu en qualifiant de «constructif» son entretien avec le ministre syrien. Concernant le déploiement de l’armée libanaise au Liban-Sud, l’émissaire a estimé qu’«il s’agissait d’une affaire purement libanaise liée à la coopération entre la Finul et l’armée libanaise». M. Chareh, cité par l’agence Sana, a estimé «nécessaire que la Finul accomplisse les tâches de sécurité qui lui sont imparties pour enlever à Israël tout prétexte qui pourrait menacer la sécurité et la stabilité dans la région». M. Chareh a jugé en outre «nécessaire une coopération entre l’Onu et le Liban pour mettre fin à tous les empiètements et violations» israéliens au Liban-Sud. « Armée » et « forces armées » Au cours du week-end, le secrétaire général de l’Onu avait recommandé au Conseil de sécurité de prolonger de six mois la présence de plusieurs milliers de Casques bleus au Liban-Sud à la condition que «les forces armées libanaises» s’y déploient. Il a demandé également que la Finul puisse se déployer dans toute la zone évacuée le 24 mai par les forces israéliennes. Cette référence aux «forces armées» ayant été traduite dans les médias libanais par le terme «armée», le gouvernement a cru bon devoir publier samedi une mise au point précisant que M. Annan n’a pas conditionné la prorogation du mandat de la Finul par le déploiement de l’armée, mais par celui des «forces armées», ce qui, selon la mise au point, n’est pas en contradiction avec la position du Liban. Dans son rapport au Conseil, M. Annan confirme que «le gouvernement israélien s’est engagé à mettre fin à toutes les violations israéliennes avant la fin juillet». Le porte-parole de l’Onu Fred Eckhard avait indiqué vendredi qu’il restait deux empiètements qu’il a qualifiés de «techniques». Kofi Annan note qu’il existe «de bonnes chances» pour que la Finul remplisse dans les prochains mois les objectifs assignés par la résolution et qu’il fera le point fin octobre sur l’avenir de la force. Les Casques bleus resteront jusqu’au 31 janvier 2001 «à la condition que la Force puisse se déployer et fonctionner réellement dans sa zone d’opération, et que les autorités libanaises renforcent leur propre présence dans la zone, comme elles l’ont déjà décidé, en déployant des troupes et des forces de sécurité supplémentaires», dit Kofi Annan. «On est encore loin de la paix» à la frontière israélo-libanaise et «le potentiel pour des incidents graves existe toujours», déclare toutefois M. Annan. Il indique que le chef de la Finul, le général ghanéen Kofi Obeng, a en ce moment des discussions avec les militaires libanais pour que le déploiement des troupes de l’Onu se fasse «en étroite coordination» avec celui des forces armées libanaises. M. Annan précise que, à la date du 14 juillet, la Finul comptait 5 075 soldats de onze pays : Fidji (592), Finlande (632), France (251), Ghana (783), Inde (619), Irlande (656), Italie (46), Népal (712), Pologne (630), Suède (44) et Ukraine (110). «La première phase du renforcement de la Finul est en cours», dit-il, avec l’arrivée d’une unité suédoise et d’un bataillon ukrainien de 600 hommes spécialisés dans le déminage. L’Onu souhaite obtenir encore deux bataillons supplémentaires, et en attendant, elle prévoit de couvrir l’ancienne zone évacuée par Israël par des patrouilles mobiles et des postes d’observation temporaires.
L’émissaire spécial des Nations unies au Proche-Orient Terjé Roed-Larsen est arrivé hier soir à Beyrouth venant de Damas pour examiner avec les dirigeants libanais les développements sur le plan de l’élimination des empiètements israéliens à la frontière. M. Roed-Larsen doit être reçu ce matin par le chef de l’État Émile Lahoud à Baabda pour une réunion...