Berry : la ligne bleue pourrait devenir rouge (photos)

Le président de la Chambre, Nabih Berry, a laissé entendre que «la ligne bleue (à la frontière avec Israël) pourrait devenir rouge» au cas où Israël maintiendrait son occupation d’une partie du territoire libanais, et assuré que «la Résistance, qui a libéré 1 203 kilomètres carrés, est capable de libérer le reste du territoire». M. Berry s’adressait hier à un parterre de plus de trente mille personnes venues participer à la journée d’hommage au planteur de tabac placée sous son patronage. Notre correspondant au Akkar, Michel Hallak, qui a couvert l’événement, a rapporté que plus de trente mille personnes, venues du Liban-Sud, de la Békaa et du Liban-Nord à bord de plus de deux cents autobus, ont commencé à affluer à Tell Abbas pour participer à cet événement qui s’est déroulé à l’école secondaire Bassel el-Assad de la ville en présence du ministre de la Réforme administrative, Hassan Chalak, représentant le Premier ministre Sélim Hoss. Plusieurs autres ministres et députés ont également participé à la cérémonie, à l’issue de laquelle des prix devaient récompenser trois agriculteurs modèles venus respectivement du Liban-Sud, du Liban-Nord et de la Békaa. En route, M. Berry a été salué à la hauteur du barrage de Madfoun par le député du Koura, Fayez Ghosn, à la tête d’une foule nombreuse estimée à plusieurs centaines de personnes. Tripoli, quant à elle, était pavoisée aux couleurs du mouvement Amal. Arrivé au Akkar à 10 heures du matin, M. Berry a effectué un second arrêt à Abdé où il a été accueilli par les députés Abdel-Rahman Abdel-Rahman et Wajih Baarrini. À son arrivée à l’école Bassel el-Assad, il a passé en revue un détachement de la garde d’honneur aux sons de la fanfare des FSI, pendant que les habitants, sacrifiant à une coutume locale, égorgeaient des moutons en son honneur. Après une minute de silence observée en mémoire de feu le président syrien Hafez el-Assad, le président de la Fédération des syndicats des travailleurs du tabac, Hassan Fakih, a pris la parole, suivi du directeur général de la Régie des tabacs et tombacs, Nassif Seklaoui, et du député Issam Farès. Dans son discours, M. Berry a rendu hommage aux sacrifices consentis par les planteurs de tabac et assuré la détermination de l’État à œuvrer au développement de toutes les régions libanaises. Au sujet du Liban-Sud, M. Berry a parlé «d’une nouvelle ligne bleue qui n’est pas celle qui délimite la frontière internationale de 1923 et qui pourrait bien devenir rouge» si Israël poursuit son occupation d’une partie du territoire libanais. «Nous ne craignons ni les menaces ni les bombardements. Nous réclamons chaque parcelle de notre territoire et la Résistance, qui a libéré 1 203 kilomètres carrés, est capable de libérer le reste», a-t-il poursuivi. Il a ajouté qu’Israël ne réussira pas à créer un différend entre le Liban et les Nations unies, car, «qu’il s’agisse de l’ancienne ligne bleue ou de la nouvelle, nos relations demeureront excellentes avec cette organisation». L’assistance s’est alors déplacée à Dahr Nassar où M. Berry a inauguré la route percée et asphaltée aux frais du député Issam Farès, avec la contribution du Plan vert. Cette route, longue de trente kilomètres et large de six mètres, relie Dahr Nassar à Bayno. À cette occasion, M. Berry a rendu hommage aux services rendus par M. Issam Farès à sa région et insisté sur la nécessité d’accorder la priorité absolue au développement des régions déshéritées. M. Berry devait ensuite être l’hôte de M. Farès à un déjeuner offert en son honneur.