Lahoud : aucun arrangement de sécurité ne doit se substituer à la paix

Aux hommes d’affaires qui participent au forum de Crans-Montana en Suisse, le président de la République, le général Émile Lahoud, a adressé un discours exhaustif axé sur les deux thèmes suivants : l’aide au développement des régions libérées au Sud, les conditions d’une paix juste et globale dans la région. Il a estimé dans ce cadre que des arrangements de sécurité ne peuvent se substituer à la paix. Rappelons que le ministre de l’Économie Nasser Saïdi représente le Liban à ce forum. Concernant le premier thème, le chef de l’État a notamment déclaré : «Nous avons besoin d’une aide internationale, et nous sommes certains que nous pouvons compter dans ce cadre sur les nombreux amis du Liban» . Il a poursuivi : «Le gouvernement libanais a déjà entamé l’application d’un programme courageux pour la reconstruction du Sud, négligé et opprimé depuis des dizaines d’années. Le gouvernement dépensera environ un milliard de dollars pour l’exécution d’un plan global qui consiste à réhabiliter une vieille infrastructure et à répondre aux nécessités des régions libérées sur les plans social et humanitaire». «Pour ce faire, a précisé le président Lahoud, nous allons exploiter au maximum nos ressources hydrauliques et dynamiser le secteur des services en comptant sur notre potentiel humain». Outre les contributions «faites ou en voie d’être faites» de la part de Libanais résidant dans le pays ou émigrés, le chef de l’État a indiqué que la conférence des pays donateurs, l’appui de l’Onu et de la Banque mondiale «donneront au Liban les moyens de répondre aux besoins de la reconstruction». Et de poursuivre : «Les pays arabes voisins ont manifesté une grande volonté de nous aider à surmonter les obstacles sur la voie du redressement du Liban». Concernant la paix au Proche-Orient, le président de la République a estimé que sa réalisation était tributaire de l’attitude d’Israël vis-à-vis des questions suivantes : mettre fin à ses empiètements à la frontière avec le Liban, se retirer du Golan syrien jusqu’à la ligne du 4 juin 1967, et admettre une solution équitable au problème des réfugiés palestiniens en leur garantissant le droit au retour. En conclusion, le président Lahoud a estimé que la stabilité dans la région ne pouvait être que «le résultat d’une véritable paix. En aucun cas il ne faut qu’un projet fictif ou que des arrangements de sécurité se substituent à cette paix», a-t-il ajouté.