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Actualités - ANALYSE

Législatives - Interrogations sur la physionomie de la prochaine Assemblée Plaidoyer pour une majorité parlementaire libérée de toute tutelle étrangère

Avec l’approche des élections législatives, plusieurs cercles parlementaires commencent à se demander si les opérations de vote se dérouleront de manière à permettre l’élection des candidats les plus représentatifs qui pourront, le cas échéant, constituer une majorité parlementaire susceptible de désigner le nouveau chef du gouvernement, d’élire le président de la Chambre puis le futur président de la République. Le président Lahoud, de son côté, a toujours assuré qu’il se trouve à égale distance de tous les candidats et que le scrutin se déroulera dans une atmosphère de liberté et de démocratie totales. Cette attitude rend le président Lahoud différent de ses prédécesseurs qui sont intervenus dans les élections pour assurer la réussite de leurs poulains et parvenir à une majorité parlementaire qui, le cas échéant, pourrait amender le Constitution et permettre le renouvellement de leur mandat à la magistrature suprême. Durant le mandat de cheikh Béchara el-Khoury, le pouvoir intervenait en faveur des candidats du Destour, le parti politique dirigé par le président de la République. Après lui, le président Camille Chamoun était intervenu en faveur de ses candidats en vue d’assurer sa réélection pour un nouveau mandat. Il en a été de même sous le mandat du président Fouad Chéhab où le pouvoir intervenait en faveur des candidats «nahjistes». Néanmoins, tôt ou tard, le pouvoir a toujours payé le prix de son intervention en faveur de ses candidats. Le président el-Khoury a vu son second mandat abrégé par un coup d’État blanc à la suite des élections truquées du 25 mai, le mandat du président Camille Chamoun s’est terminé par des évènements sanglants suite à l’échec, aux législatives, de plusieurs géants locaux tels Kamal Joumblatt, Saëb Salam, Abdallah Yafi et Ahmed el-Assaad. Quant au président Chéhab, il a renoncé à se porter candidat pour un second mandat et le Helf ne devait pas tarder à rafler tous les sièges de la montagne au Parlement. Le président Lahoud, qui n’est à la tête d’aucun parti ou bloc politique, est donc en ce sens différent de ces prédécesseurs. Il a assuré qu’il n’interviendrait même pas en faveur de son fils qui a décidé de présenter sa candidature aux prochaines législatives. Il ne cherche pas, non plus, à s’assurer une majorité parlementaire susceptible d’assurer sa réélection, car il sait parfaitement que les circonstances locales et régionales sont les véritables faiseuses de présidents. Malgré la majorité parlementaire dont ils jouissaient à l’époque, les présidents el-Khoury, Chamoun et Chéhab se sont trouvés incapables de faire proroger leur mandat, alors que le président Élias Hraoui a réussi à le faire, malgré l’opposition de la majorité au sein de la Chambre. Les cercles parlementaires en question cherchent à savoir qui bénéficiera de l’appui de la future majorité et si la Syrie gardera son influence actuelle au sein du Parlement et continuera, comme par le passé, d’assurer l’appui de la majorité en faveur de la personne de son choix. Si la majorité accorde son appui au président Lahoud et parvient à faire désigner le chef du gouvernement et élire le président de la Chambre de son choix, elle lui permettrait de réhabiliter les institutions étatiques et de poursuivre la réforme administrative promise dans son discours d’investiture. Surtout qu’il a de nouveau assuré qu’il tiendrait cet engagement à l’issue des prochaines législatives et reconnu que les tentatives de réforme avaient tourné court à cause de la situation régionale et du retrait israélien subit. De l’avis de certains députés et politiciens, le chef de l’État sera assuré d’une majorité qui lui sera acquise et lui permettra de remplir ses engagements à la nation, tant au niveau de l’établissement de l’État de droit qu’à celui de la poursuite de la réforme administrative avec tout ce qu’elle implique comme mesures à l’encontre des fonctionnaires indélicats et des abus de pouvoir. En fait, il n’est pas suffisant que le président de la République bénéficie de l’appui d’une majorité ministérielle qui approuve les projets que lui-même considère importants pour l’établissement de l’État de droit et l’éradication de la corruption. Il a également besoin d’une majorité parlementaire qui l’assurera du plein contrôle des projets et des décisions. Il est essentiel que cette majorité demeure stable et soit d’obédience locale, sans tutelle étrangère, sinon elle se transformerait en majorité occasionnelle dont le deus ex machina endosserait le potentiel au profit de telle ou telle autre personne au gré de ses intérêts. Quand la majorité parlementaire est d’obédience nationale, elle devient capable de jouer un rôle efficace dans la désignation du Premier ministre, surtout que chaque député est tenu d’avancer un nom au courant des consultations et non endosser ce droit en faveur du chef de l’État. Le Premier ministre désigné est alors tenu de prendre en considération les intérêts de la majorité qui l’a porté à la troisième magistrature de l’État, donc ceux de la présidence de la République, loin de tout intérêt personnel et de parti pris politique.
Avec l’approche des élections législatives, plusieurs cercles parlementaires commencent à se demander si les opérations de vote se dérouleront de manière à permettre l’élection des candidats les plus représentatifs qui pourront, le cas échéant, constituer une majorité parlementaire susceptible de désigner le nouveau chef du gouvernement, d’élire le président de la...