Berry accuse ses rivaux de faire le jeu d'Israël

Le chef du Parlement Nabih Berry s’est lancé à partir de samedi dans ce qui semble être une campagne électorale tous azimuts. S’exprimant au cours d’une même journée en trois occasions différentes, il a notamment axé ses allocutions sur son alliance indéfectible avec le Hezbollah et sur la nécessité de participer aux législatives. Près de 5 300 adhérents au mouvement Amal ont prêté serment samedi à Toul, en présence de M. Berry, des députés du bloc parlementaire de la libération et du développement, de plusieurs milliers de partisans et de sympathisants. «Nous formerons une coalition avec le Hezbollah (...). Tous ceux qui parlent de rouleaux compresseurs en faisant allusion à notre alliance ne se préoccupent pas de démocratie. Croyez-moi, sciemment ou non, ils font le jeu d’Israël», a déclaré M. Berry. Dans un autre discours prononcé à Nabatiyeh, le président de l’Assemblée nationale a également évoqué l’alliance d’Amal avec le Hezbollah, affirmant à ce sujet : «Nous continuerons ensemble à défendre notre peuple si Israël songeait un instant à se venger du Liban ou de la Syrie». Il a souligné à deux reprises que les candidats des deux partis figureront sur la même liste de la Résistance et du développement, «en vue de préserver la démocratie et de bâtir la société de la résistance». Critiquant au passage le gouvernement qui, selon lui, a mis du temps à rappeler aux pays arabes leurs promesses d’aides financières, M. Berry a appelé les partisans et les sympathisants de son mouvement à participer en masse à l’opération électorale. «N’allez pas croire qu’une voix en plus ou en moins ne changera rien aux résultats, car en réalité, votre vote sera l’expression de votre appui à la tâche que s’est assignée cette coalition», a-t-il déclaré. Parmi l’une des priorités que celle-ci s’est fixée : «Le renforcement de la coopération et de la coordination avec la Syrie en vue d’une paix juste et globale dans la région, basée sur la récupération de la terre et du droit au retour des réfugiés» (palestiniens). «Prenez garde, a ajouté le chef du Parlement : les négociations qui se déroulent aujourd’hui à Camp David sont encore plus dangereuses que la promesse de Balfour (1917). C’est la cause des réfugiés et de Jérusalem qui est en train d’être liquidée à l’heure actuelle. La bataille n’est donc pas terminée». Enfin, dans sa résidence de Msayleh où il a reçu une délégation des anciens détenus d’Amal dans la prison de Khiam, M. Berry a souligné la nécessité d’agir au mieux en vue d’obtenir la libération des Libanais qui sont encore détenus dans les geôles israéliennes. «Le concept de libération dépasse la terre pour intéresser l’homme au premier chef», a-t-il dit.