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Actualités - CHRONOLOGIE

Frontière - Beyrouth juge insuffisantes les promesses israéliennes Barak s'engage à clarifier les problèmes avec l'Onu au Liban en 24 ou 36 heures

Le Premier ministre israélien Ehud Barak a promis hier au secrétaire général des Nations unies Kofi Annan de «clarifier» dans les 24 ou 36 heures à venir les violations du territoire libanais que Beyrouth accuse Israël d’avoir commises. Les autorités libanaises ont aussitôt répondu en estimant que cet engagement politique était «insuffisant» tant qu’il n’y aura pas de mesures concrètes sur le terrain. «En ce qui concerne les désaccords avec l’Onu, je pense que nous allons les clarifier dans les prochaines 24 heures, je l’espère, ou peut-être 36 heures», a déclaré M. Barak lors d’une conférence de presse conjointe avec le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan à l’issue d’un entretien. Le Liban affirme que le retrait israélien du Liban-Sud, achevé le 24 mai dernier et certifié vendredi dernier par M. Annan, est incomplet et fait état de 13 violations du territoire national. «Nous sommes décidés à poursuivre l’application de la résolution 425» de l’Onu, a assuré M. Barak. Il a précisé que ses discussions avec M. Annan, qui ont duré près de deux heures, avaient notamment porté «sur la situation au Liban et le long de la frontière», «les mesures qu’Israël est en train de prendre afin de permettre la poursuite de l’application de la résolution 425» et «la nécessité pour le Liban de recouvrer sa souveraineté». M. Annan a pour sa part affirmé que le gouvernement libanais lui avait indiqué avoir «déjà dépêché un millier de soldats». «D’autres suivront au fur et à mesure que l’Onu se déplace vers le Sud», a-t-il poursuivi. «Nous devons œuvrer avec le gouvernement libanais pour étendre son autorité sur le Liban-Sud», a poursuivi le secrétaire général. Rappelons que le Conseil des ministres avait récemment annoncé son intention d’envoyer «prochainement» au Liban-Sud une force mixte de 1 000 hommes, mais composée pour moitié seulement de membres de l’armée, et pour autre moitié de policiers. À Beyrouth, des responsables cités par notre correspondant au palais Bustros Khalil Fleyhane ont estimé que les «promesses politiques» de M. Barak demeuraient «insuffisantes» tant qu’elles ne se concrétisaient pas sur le terrain. Ces responsables se sont néanmoins montrés optimistes, estimant que M. Annan réussira à convaincre les dirigeants israéliens de la nécessité de mettre un terme aux violations de la frontière entre les deux pays. M. Annan était arrivé plus tôt dans la journée à Jérusalem en provenance d’Amman pour une visite de moins de 24 heures dans le cadre de sa tournée au Proche-Orient qui doit encore le conduire aujourd’hui dans le territoire autonome palestinien de Ramallah puis en Syrie où il restera jusqu’à demain matin. Avant son entretien avec M. Barak, M. Annan avait rencontré le ministre israélien des Affaires étrangères David Lévy. Ce dernier a indiqué, à l’issue de cette rencontre, que M. Annan estimait qu’Israël respectait ses engagements au Liban. «M. Annan m’a dit qu’Israël respecte tous ses engagements au Liban et que s’il y a des plaintes de l’autre partie (le Liban), cela ne constitue pas une violation», a déclaré M. Lévy à la presse. Mais le secrétaire général n’a pas fait de déclaration après sa rencontre avec M. Lévy et on ignorait donc si les déclarations du ministre reflétaient bien la teneur de ses propos. Toujours selon M. Lévy, «M. Annan a encore dit qu’il y a des plaintes (de la part du Liban) à propos de violations du territoire libanais, mais a souligné qu’Israël vérifie chacune de ces plaintes et qu’il ne peut que s’en féliciter, d’autant qu’il y a un mécanisme agréé pour résoudre les divergences». «Je vous remercie pour la coopération de l’Onu. Nous espérons qu’une nouvelle ère est devant nous, qui donnera enfin la stabilité et la paix», avait déclaré M. Lévy avant le début de l’entretien. «Israël coopère avec l’Onu et s’il y a un point ou un autre à régler, nous le ferons. Nous agissons en fonction de la carte mise au point par les experts des Nations unies en mai et certifiée en juin», avait-il ajouté. «Cette coopération avec l’Onu est très importante et peut-être une ouverture d’espoir pour le Liban et toute la région. Le retrait a été un geste courageux et nous espérons que le résultat en sera la stabilité et des relations de paix», avait encore dit le ministre en émettant le vœu que «le gouvernement libanais puisse agir souverainement, conformément aux résolutions de l’Onu». À Beyrouth, le secrétaire général avait promis au gouvernement libanais de presser Israël de mettre fin rapidement à ses empiètements sur la frontière. Il avait pris le même engagement en rencontrant le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah. Par ailleurs, un commandant de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a confirmé qu’Israël avait violé la ligne de retrait tracée par l’Onu. «Il y a eu des cas où l’armée israélienne a été vue de l’autre côté (libanais) de la ligne», a affirmé hier le commandant en second de la force, le général irlandais Jim Sreenan. «S’il y a eu des violations, elles ont été minimales, pour la plupart accidentelles», a déclaré de son côté à l’AFP le directeur général du ministère israélien des Affaires étrangères, Eitan Bentzur, qui a assisté à la rencontre entre MM. Annan et Lévy. Le secrétaire général des Nations unies, a-t-il dit, «nous a demandé d’être vigilants». Israël, a encore déclaré M. Bentzur, «est extrêmement soucieux de l’application complète» de la résolution 425 du Conseil de sécurité.
Le Premier ministre israélien Ehud Barak a promis hier au secrétaire général des Nations unies Kofi Annan de «clarifier» dans les 24 ou 36 heures à venir les violations du territoire libanais que Beyrouth accuse Israël d’avoir commises. Les autorités libanaises ont aussitôt répondu en estimant que cet engagement politique était «insuffisant» tant qu’il n’y aura pas...