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Actualités - ANALYSE

Seule l'occupation justifiait l'unification électorale La question de la circonscription Sud sur le tapis

M. Michel Murr, ministre de l’Intérieur, compte convoquer le corps électoral la semaine prochaine. En même temps, il enjoindra aux mohafez, aux caïmacams et aux services de sécurité de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer un scrutin libre, régulier et calme. Mais le programme qu’il propose, trois étapes dominicales du 20 août au 3 septembre, est contesté. Faisant en effet écho aux entreprises du secteur touristique, nombre d’économistes et de politiciens soutiennent que les élections risquent de chambarder une saison de villégiature arabe qui, après la libération du Sud, s’annonce cette année florissante. Ils proposent en conséquence que l’on retarde l’échéance d’un bon mois, pour la situer en octobre, après le départ des vacanciers arabes et des touristes occidentaux. Les défenseurs de cette proposition rappellent qu’aux termes de la loi, l’État a jusqu’au 20 novembre pour organiser les législatives. Mais les responsables font la sourde oreille. Ils affirment ne voir aucune raison de retarder l’opération électorale, du moment qu’on avait refusé de l’avancer, comme cela avait été suggéré avant le retrait israélien. Ce qui relance justement le débat dans une autre direction. En effet, beaucoup de pôles sudistes (et autres) s’insurgent contre la violation flagrante de la loi électorale, du fait qu’on garde le Sud électoralement unifié. C’est que le texte voté à la Chambre justifie le non-morcellement de ce mohafazat, qui fait dès lors exception à la règle générale, par l’occupation. Une fois celle-ci abolie, le prétexte invoqué s’en trouve annulé, disent ces politiciens qui réclament dès lors à cor et à cri qu’on divise le mohafazat en deux circonscriptions. D’autant, rappellent-ils, que sur le papier, il forme deux districts distincts, celui dit du Sud, chef-lieu Saïda, et celui de Nabatyeh. Mais bien évidemment le découpage ne fait pas l’affaire des forces politiques qui tiennent le haut du pavé électoral, notamment grâce à cet amalgame. Instances suffisamment influentes au sein du pouvoir, faut-il le relever, pour escamoter une scission qui permettrait à d’autres forces politiques, jusque-là marginalisées, d’émerger. Toujours est-il que les contestataires, qui plaident pour l’application de la loi dans son esprit, posent d’autres questions critiques. Pourquoi, demandent-ils, l’État garde-t-il au Sud un profil aussi bas, que cela soit sur le plan sécuritaire ou sur le plan administratif ? Pourquoi ne désarme-t-il pas la population, pourquoi ne déploie-t-il pas suffisamment de forces pour contrôler effectivement les régions libérées ? Pourquoi ne met-il pas fin aux gesticulations et aux abus des éléments armés incontrôlés ? Pourquoi, enfin, ne se soucie-t-il pas d’assurer une véritable égalité de chances aux candidats qui n’appartiennent ni au mouvement Amal ni au Hezbollah et dont les partisans sont soumis à de continuelles vexations ? Et d’enchaîner en posant la grande question de confiance : va-t-on au Sud, comme dans les autres régions, confier la surveillance des opérations électorales à l’armée plutôt qu’aux FSI ? Et au nom de quelle logique, de quel droit, justifierait-on une décision contraire ? La réponse est cependant simple : au nom du souci d’éviter des clashes avec les milices armées, qui restent pour le moment autorisées dans cette portion du territoire, pour des raisons régionales. Il reste que les politiciens inquiets demandent qu’on renforce à tout le moins l’armée dans ses casernes, notamment à Marjeyoun, et qu’on lui ordonne de prêter main-forte régulièrement aux FSI. Pour rassurer la population chrétienne et lui permettre de participer massivement aux élections. Et pour encourager le retour de ceux qui sont partis.
M. Michel Murr, ministre de l’Intérieur, compte convoquer le corps électoral la semaine prochaine. En même temps, il enjoindra aux mohafez, aux caïmacams et aux services de sécurité de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer un scrutin libre, régulier et calme. Mais le programme qu’il propose, trois étapes dominicales du 20 août au 3 septembre, est contesté....