Transport - Partenariat stratégique et restructuration du réseau Accord de code share MEA-Malaysian Airlines(photo)

La Middle East Airlines renoue avec la colonie libanaise en Australie : un accord de code share a été conclu entre la MEA et la Malaysian Airlines portant sur le trajet aller-retour Liban-Malaisie-Australie. Les vols de la MEA vers ces deux pays avaient été suspendus, il y a deux ans, pour des raisons de manque de rentabilité. La signature de l’accord a eu lieu au siège de la MEA, sur la route de l’aéroport, entre le directeur commercial de la compagnie nationale aérienne Nizar Khoury et le vice-président de la Malaysian Airlines Dato Bachir Ahmed. Le PDG de la MEA Mohammed el-Hout s’est rendu la semaine dernière à Sydney où il a inauguré, en présence du ministre australien des Ressources minières Edouard Obeid, le bureau des réservations de la compagnie dans cette ville. Les deux opérateurs aériens en partage de code assureront sur cette connection à partir de l’AIB trois vols hebdomadaires, tous les lundis, jeudis et samedis à 15h05 ( heure de Beyrouth). La Malaysian Airlines est l’un des plus importants transporteurs en Extrême-Orient avec un réseau de 117 points dans les cinq continents et une flotte d’une centaine d’appareils. L’accord entre la MEA et la Malaysian Airlines s’inscrit dans le cadre de la nouvelle stratégie de la compagnie libanaise MEA visant à regagner son trafic de correspondance en reconstruisant un hub à l’AIB. Le hub lui permettra d’élargir son marché naturel non seulement en assurant les trajets de et vers Beyrouth mais aussi en vendant toutes les destinations du réseau connectées entre elles. Cela permettra donc avec une seule vente d’assurer au passager ses deux vols. Aucune compagnie aérienne ne peut désormais survivre de nos jours avec le seul trafic de point à point, qui est de plus soumis à des variations saisonnières. Le marché est encore plus difficile pour la MEA puisque plus de 36 compagnies aériennes desservent l’AIB et lui livrent une concurrence sauvage en profitant de la politique du ciel ouvert amorcée par le gouvernement de M.Rafic Hariri et poursuivie par l’actuel gouvernement mais avec certaines limitations. En attendant une privatisation qui tarde à venir, la direction de la compagnie nationale a décidé d’adopter une politique commerciale agressive pour freiner la dégradation de la situation et juguler tant soit peu ses pertes. Elle a annulé notamment ses vols vers Kuala Lumpur, Sydney, Berlin, Bucarest, Bahreïn, Bruxelles, Doha, Copenhague, Sao Paolo, Colombo, Milan, Zurich et Bombay et opté pour des accords commerciaux avec des partenaires stratégiques afin de desservir ces destinations. À l’heure actuelle, la MEA est liée par une vingtaine d’accords commerciaux avec différentes compagnies aériennes dont Air Canada, United Airlines (américaine) et Virgin Atlantic (anglaise). L’alliance stratégique ( qui porte entre autres sur un partage de code) avec Air France demeure la plus importante. En un an, elle aura permis d’assurer une croissance du trafic de 21% sur l’axe Beyrouth-Paris et une augmentation de 9 % des revenus de la compagnie nationale. Par ailleurs, en 1999, la MEA a inauguré les lignes Beyrouth-Téhéran, Beyrouth-Alep et Beyrouth-Erevan. Un accord en code share avec la Syrian Airlines est actuellement à l’étude pour les liaisons avec l’Iran et l’Arménie. Fortement critiquée l’année dernière par la diaspora libanaise pour ses tarifs prohibitifs sur la liaison Beyrouth-Paris-Beyrouth appliqués en pleine saison, la compagnie nationale aérienne a révisé à la baisse ses prix, devenus compétitifs. Le prix du billet Beyrouth-Paris-Beyrouth pour une durée de 45 jours a baissé de 32 % par rapport à la même période de l’année dernière. Il est aujourd’hui de 3 500FF. Pour la durée d’un mois, il est de 3 200 FF contre 4 155 FF pour 1999, soit une baisse de 23 %. Pour les trois mois, le prix du billet est de 4 800 FF contre 5 130 FF l’année dernière, soit une baisse de 7 %. Dans le cadre de sa nouvelle politique commerciale agressive, la MEA a dévoilé son programme de fidélisation Cedar Miles. Cinq mois après son lancement, les membres de ce programme ont passé de 3 500 à 12 000 de par le monde . Privatisation En date du 9/12/1999, le Conseil des ministres a adopté la décision n° 44 en vertu de laquelle il a approuvé le principe de la privatisation de la compagnie et demandé à la Société financière internationale (SFI), filiale de la Banque mondiale d’aider le gouvernement à titre de consultant à mettre au point un plan de travail pour opérer la privatisation. Toujours est-il que l’éventuel acquéreur devrait prendre en considération les lourdes charges sociales de la compagnie, qui compte un surnombre d’employés. En fait, ils représentent un total de 3 903 pour une flotte de neuf appareils. La moyenne pour la MEA est donc de 433 soit une des proportions les plus élevées dans le monde. À titre d’exemple, elle est de 229 pour KLM, 249 pour Air France et de 243 pour Saudi Airlines.