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Actualités - CHRONOLOGIE

Retrait - Contacts fébriles et tension ont marqué le week-end Déblocage in extremis au Conseil de sécurité

Une vive tension est apparue au cours des dernières quarante-huit heures entre le Liban et l’Onu à la suite de la déclaration faite vendredi soir par le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, confirmant officiellement l’achèvement du retrait israélien du Liban-Sud, conformément à la résolution 425. En dépit de contacts intensifs entrepris au plus haut niveau durant tout le week-end entre la présidence de la République et la présidence du Conseil, d’une part, et New York et plus d’une capitale étrangère, d’autre part, le pouvoir a maintenu ses objections à la confirmation par l’Onu du retrait israélien. Un long entretien téléphonique, dans la nuit de samedi à dimanche, entre la secrétaire d’État américaine, Mme Madeleine Albright, et le président Émile Lahoud n’a pas réussi à faire fléchir la position de Beyrouth. Cette partie de bras de fer entre Beyrouth et l’Onu faisait planer un doute hier soir sur la venue de M. Annan, aujourd’hui, lundi au Liban. Alors que l’envoyé spécial de l’Onu, Terjé Roed-Larsen (qui était attendu hier soir) reportait sa visite pour suivre les délibérations au Conseil de sécurité, le secrétaire général menaçait, tard en soirée, d’annuler ses entretiens avec les dirigeants libanais si le Conseil de sécurité ne confirmait pas officiellement le retrait avant son arrivée à Beyrouth, aujourd’hui à midi. À l’heure de mettre sous presse, le Conseil de sécurité devait toutefois aboutir à un compromis et annonçait qu’il certifiait le retrait. Un communiqué en ce sens a été rendu public au terme de négociations marathon (et quelque peu tendues) qui ont débuté samedi, qui se sont poursuivies toute la journée d’hier et qui ont tourné essentiellement autour des empiétements israéliens sur le territoire libanais en divers points de la frontière internationale. Au cours de la vérification du retrait effectuée sur le terrain, les experts libanais ont relevé, rappelle-t-on, qu’il restait treize empiétements israéliens le long de la frontière. Dans la journée d’hier, la présidence de la République, rejointe en cela par le Premier ministre Sélim Hoss, a réaffirmé que le Liban considérerait que le retrait israélien ne sera pas complet si ces 13 empiétements ne sont pas éliminés. Les tractations politico-diplomatiques entreprises sur ce plan durant tout le week-end écoulé ont entretenu un lourd suspense sur le sort du rapport rendu public vendredi dernier par M. Annan au sujet de la confirmation du retrait. Ce rapport devait être avalisé samedi par le Conseil de sécurité, comme prélude à un déploiement de la Finul dans l’ancienne zone de sécurité. Mais cet aval n’avait pu être obtenu samedi en dépit de dix heures de discussions qui n’avaient débouché sur aucun résultat en raison du refus du Liban de lever ses objections. Tard dans la nuit de samedi, certains membres du Conseil de sécurité avaient annoncé que Beyrouth avait finalement assoupli sa position à la suite du long entretien téléphonique entre le président Lahoud et Mme Albright. Cette information a toutefois été catégoriquement démentie hier matin par la présidence de la République qui a réaffirmé que le Liban s’en tenait à sa position de principe, rejetant l’idée d’une ligne fictive de retrait (tracée par l’Onu) qui ne serait pas conforme au tracé des frontières de 1923. Durant toute la journée d’hier, les tractations politico-diplomatiques se sont poursuivies et le Conseil de sécurité a repris ses concertations. Mais en vain. Jusqu’en fin de soirée, la Russie refusait de donner son feu vert à une déclaration du Conseil (confirmant le retrait, sur base du rapport Annan du 16 juin) tant que le Liban maintiendrait ses objections. Le Conseil paraissait ainsi dans l’impasse. L’ambassadeur russe a, de ce fait, suggéré le report des concertations à aujourd’hui, lundi, réclamant de nouvelles consultations, à la «lumière d’informations supplémentaires» en provenance du Proche-Orient. Le report des discussions a toutefois pu être évité de justesse sous la pression de M. Annan. Des diplomates onusiens à New York ont, de fait, confirmé, tard dans la nuit, que le secrétaire général avait menacé d’annuler son voyage à Beyrouth si le Conseil de sécurité refusait de certifier le retrait avant son arrivée dans la capitale libanaise. M. Annan (qui s’est rendu hier soir au Caire, venant de Téhéran) aurait communiqué cette menace à l’ambassadeur de France à l’Onu, Jean-David Levitte. Face à la position de M. Annan, le Conseil de sécurité est parvenu finalement à un compromis, officialisant la certification du retrait tout en reconnaissant qu’il pouvait y avoir eu certaines violations de la frontière par Israël. Cette formule de compromis a été agréée par la Russie qui soutenait la position du Liban à ce propos. Nouvelles violations Il reste que les experts libanais qui ont poursuivi hier avec l’Onu la vérification du retrait ont indiqué, tard dans la soirée d’hier, avoir constaté quatre nouvelles violations à la frontière commises par l’État hébreu au cours des dernières 48 heures. Selon une source officielle citée par l’Ani, l’armée israélienne a installé un nouveau poste militaire à 150 m à l’intérieur du territoire libanais près de Yarine, un autre à 50 m de profondeur au sud de Blida et un troisième dans la région de Metoulla (Israël) d’une profondeur de 120 m, où la présence de véhicules militaires et de soldats israéliens a été relevée. Israël a en outre ouvert une route de 300 m de long en territoire libanais, au sud-est de Metoulla, a ajouté la même source. «Les membres de l’équipe de l’Onu qui accompagnaient l’équipe libanaise ont constaté ces violations et convenu de leur existence», a affirmé cette source qui précise que l’équipe libanaise avait été invitée en milieu de journée par les experts de la Finul à poursuivre le travail de vérification du retrait et ont couvert une portion de la frontière allant d’Abbassiyé (est) à Yarine (centre). «L’équipe libanaise a constaté, en présence de l’équipe de la Finul, l’annulation de deux empiétements seulement, alors que les autres existaient toujours», a-t-on ajouté sans préciser leur nombre. Les deux équipes ont tenu tard dans la soirée de dimanche une réunion d’évaluation au siège du quartier général de la Finul à Naqoura, a-t-on ajouté, précisant que le travail de vérification de la frontière entre Yarine et Naqoura, sur le littoral, devait se poursuivre aujourd’hui. Auparavant, un haut fonctionnaire de l’Onu avait affirmé à l’AFP qu’«il n’y avait pas d’équipe mixte Finul/Liban» et que l’0nu avait seulement mis un hélicoptère à la disposition des militaires libanais. «En ce qui concerne la Finul, le travail de vérification est terminé depuis la déclaration du secrétaire général Kofi Annan vendredi soir», avait souligné ce responsable de l’Onu sous le couvert de l’anonymat.
Une vive tension est apparue au cours des dernières quarante-huit heures entre le Liban et l’Onu à la suite de la déclaration faite vendredi soir par le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, confirmant officiellement l’achèvement du retrait israélien du Liban-Sud, conformément à la résolution 425. En dépit de contacts intensifs entrepris au plus haut niveau...