Processus de paix - Damas relance Washington pour une reprise des pourparlers La Syrie aurait demandé à l'ONU de définir sa frontière avec Israël

Le ministre syrien des Affaires étrangères, Farouk el-Chareh, a demandé aux Nations unies de définir la future frontière entre la Syrie et Israël, comme elles l’ont fait avec succès entre le Liban et l’État hébreu, a-t-on appris hier de source diplomatique à Beyrouth, citée par l’agence Reuters. Le ministre syrien a formulé cette demande, lors d’une rencontre avec l’émissaire spécial des Nations unies au Proche-Orient, M. Terjé Roed-Larsen, a-t-on précisé de même source. Cette proposition, relève-t-on, marque un infléchissement sensible de la diplomatie syrienne, dans la mesure où Damas exigeait jusque-là un retour pur et simple à la ligne du 4 juin 1967 et s’en remettait exclusivement à la médiation américaine dont elle a redemandé hier la relance. Cependant, les milieux diplomatiques de Beyrouth croient savoir que MM. Roed-Larsen et Chareh ont noué de bonnes relations, à l’occasion de la mission confiée par le secrétaire général de l’Onu Kofi Annan à son représentant personnel concernant la démarcation entre le Liban et Israël. M. Roed-Larsen a été très critiqué par le gouvernement libanais et, en privé, par Israël, mais la Syrie a apprécié son travail, a-t-on ajouté de même source. La démarcation réussie par les Nations unies de la frontière entre le Liban et Israël, en dépit des critiques de part et d’autre, pourrait donc servir de précédent pour un règlement par l’Onu du litige israélo-syrien. Cette procédure sauverait la face aux deux parties, estime la source diplomatique, en soulignant que, si la Syrie n’y croyait pas, elle n’en aurait pas évoqué l’hypothèse.