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Actualités - ANALYSE

Les incidents peuvent provoquer une explosion Des diplomates occidentaux conseillent d'interdire la ligne bleue au public

Le Liban se trouve confronté au Sud à un problème de sécurité frontalière conditionnelle, après un retrait israélien prétendument inconditionnel. Outre les incidents quotidiens, il y a le problème des violations de la ligne bleue et des spoliations par rapport à la frontière de 1923. Ehud Barak a toutefois promis à Annan de traiter rapidement ces transgressions. Mais c’est sans doute pour gagner du temps et il est probable que la situation restera la même sur le terrain jusqu’à la reprise des négociations. L’affaire des troubles journaliers aux anciennes portes de passage est plus grave. Les manifestants du côté libanais lancent des pierres et crient des slogans provocateurs. Les Israéliens, après avoir riposté aux balles de caoutchouc, se voient maintenant autorisés par leur gouvernement à tirer à balles réelles, en cas de tentative de franchissement de la bordure. La tension s’est accrue considérablement après que quatre membres d’une délégation syndicale jordanienne eurent été blessés. À tout moment, Israël peut prendre prétexte de tels incidents pour provoquer une explosion. Dans l’espoir que cela obligerait l’Onu à transformer la Finul en force de dissuasion et le Liban à déployer son armée le long de la frontière. Pour ne pas en arriver là, des diplomates occidentaux conseillent que l’on interdise aux particuliers l’accès à la ligne bleue qui, des deux côtés de la frontière, serait déclarée zone militaire. Quand les manifestations s’étaient multipliées après la libération, on avait fermé ou bloqué certains points, notamment du côté de la porte de Fatma, mais les voies d’accès étaient restées accessibles. Cependant, la suggestion des diplomates occidentaux se heurte à des difficultés. On sait en effet que le Liban s’oppose au déploiement de la Finul le long de la frontière avant que les violations israéliennes n’aient été gommées. Par voie de conséquence, le Liban refuse aussi le déploiement de son armée. Alors, comment proclamer zone militaire une région où il n’y a pas d’armée ? En fait, Beyrouth attend que l’Onu ait accompli la mission qui lui est impartie aux termes de la 425. À savoir, vérifier qu’Israël s’est retiré au-delà des frontières internationalement reconnues, ce qui n’est toujours pas le cas. Ensuite, aider le gouvernement, par le truchement des Casques bleus, à rétablir son autorité effective dans la région, la 425 ne précisant pas si cela doit être par le moyen de l’armée ou des FSI. Après quoi, toujours selon les autorités locales, les relations avec l’État hébreu seraient de nouveau régies par la convention d’armistice de 1949. Ce document prévoit des deux côtés de la frontière un dispositif militaire défensif et policier, devant interdire les actions ou les agressions de la part de forces tierces. À dire vrai cependant, une autre proposition est actuellement à l’étude : renoncer à la convention d’armistice pour se contenter de la Finul et des FSI, épaulées éventuellement par l’armée. Le Conseil de sécurité et le comité des accords d’avril constitueraient alors l’autorité de référence pour porter plainte en cas de violations. Selon l’ancien secrétaire général des AE, M. Zafer el-Hassan, le retour à la convention d’armistice de 1949 impliquerait la mise sur pied d’une commission tripartite Liban-Israël-Onu. L’article 3 de la convention précise que «la ligne d’armistice suit le tracé des frontières internationales entre le Liban et la Palestine». Cela signifie que pour ressusciter la convention, il faudrait d’abord qu’Israël revienne aux frontières qu’il a violées et il ne semble pas du tout en avoir l’intention. Quoi qu’il en soit, à la lumière, ou à l’ombre, des pressions américaines liant les aides au déploiement de l’armée, la question qui se pose est de savoir si le Liban acceptera des conditions pour le maintien de l’ordre après un retrait israélien soi-disant inconditionnel. Un officiel répond que la position du Liban est entièrement fondée sur le droit et sur l’application à la lettre de la 425, qui ne mentionne pas le déploiement de l’armée et surtout pas avant le déploiement de la Finul. Ce responsable, parlant du rôle de l’armée, évoque sa mission auxiliaire définie dans l’article 4 de la loi sur la défense nationale, qui dit : «Il est possible de confier à l’armée le maintien de l’ordre dans une ou plusieurs régions si l’État y est en butte à des actions mettant en péril sa sûreté ou ses intérêts, et cela par un décret pris en Conseil des ministres». Selon cet officiel, ce n’est pas le cas pour les régions libérées du Sud. À son avis, «la mission de l’armée est de défendre la patrie contre toute agression extérieure ou intérieure mettant en danger sa sûreté ou sa souveraineté, comme de soutenir les FSI en cas de besoin».
Le Liban se trouve confronté au Sud à un problème de sécurité frontalière conditionnelle, après un retrait israélien prétendument inconditionnel. Outre les incidents quotidiens, il y a le problème des violations de la ligne bleue et des spoliations par rapport à la frontière de 1923. Ehud Barak a toutefois promis à Annan de traiter rapidement ces transgressions. Mais...