Liban-Sud - Le Conseil de sécurité relève cinq empiètements, le Liban quatorze L'Onu demande la fin des violations par Israël

Le Conseil de sécurité des Nations unies a demandé hier à Israël de mettre fin dès que possible aux cinq violations du territoire libanais rapportées par les troupes de l’Onu, a déclaré le président du Conseil Jean-David Levitte, alors que le Liban faisait état de quatorze violations israéliennes. La Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a relevé cinq violations dans un rapport au Conseil de sécurité, ont indiqué des diplomates. Une violation supposée a été rejetée et une autre demande va être encore étudiée. «Les membres du Conseil de sécurité approuvent les propositions du secrétaire général (Kofi Annan) de mettre fin, dès que possible, aux violations en cours de la ligne de retrait rapportée ce matin par la Finul», a dit le président du Conseil de sécurité, l’ambassadeur de France, M. Levitte. Ils «réitèrent leur appel aux parties de respecter la ligne». Sur les cinq violations du territoire libanais retenues, trois sont des chemins de patrouille, une est un poste d’observation avec des mitrailleuses et une concerne une tranchée avec des soldats, selon le rapport. Cependant, sur le terrain, la vérification des violations par Israël de la frontière libanaise, côté israélien, n’a pas été achevée hier comme prévu, a-t-on appris auprès de l’équipe libanaise. Le chef de l’équipe d’experts libanais, le lieutenant-colonel Amine Hoteit, a été informé par le chef de l’équipe de l’Onu de la poursuite du travail, ce qui rend «impossible une vérification commune lundi des violations éventuelles», a-t-on ajouté, sans fixer de nouvelle date à cette opération. L’opération, censée prendre fin vendredi dernier, avait déjà été remise à lundi et l’Onu avait poursuivi samedi et dimanche son travail côté israélien. Côté libanais, la Finul et les experts libanais avaient terminé jeudi leur opération de supervision des empiètements israéliens. À l’issue de l’opération, le lieutenant-colonel Hoteit avait affirmé que le Liban, une fois informé de la fin des vérifications par la Finul, retournerait vérifier sur le terrain que les Israéliens se sont effectivement retirés. Le secrétaire général de l’Onu Kofi Annan avait annoncé vendredi avant son départ de Damas espérer obtenir un rapport à ce sujet dans la journée. Le Liban a conditionné le déploiement de la Finul dans toute l’ex-zone occupée par Israël au Sud par l’élimination des empiètements israéliens en territoire libanais. À Beyrouth, des sources gouvernementales ont confirmé hier que les travaux de vérification n’étaient pas encore achevés et qu’il restait quatorze empiètements israéliens sur la frontière. Selon ces sources, Israël, qui avait demandé au Liban une liste écrite de ces empiètements, «devrait adresser cette demande à l’Onu, dont le secrétariat général dispose de toutes les données et documents nécessaires prouvant la poursuite de l’occupation par Israël de 14 points à l’intérieur du territoire libanais». D’autre part, ces mêmes sources ont indiqué que le Liban a fait savoir à la France qu’il refusait de réactiver le comité international de surveillance issu des arrangements d’avril 1996, en estimant que ce comité «a rempli son rôle à un moment donné» et que «son existence n’est plus justifiée». Le Quai d’Orsay avait récemment indiqué que la France soutenait la réactivation du comité de surveillance pour jouer un rôle dans le maintien de la sécurité à la frontière libano-israélienne.