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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Opposition Aoun : les élections une normalisation de l'occupation

L’ancien commandant en chef de l’armée libanaise, le général Michel Aoun, a estimé hier que les prochaines élections législatives constituent «la manière la plus dangereuse de normaliser l’occupation syrienne du Liban puisqu’elles assurent une couverture légale, dans la forme, à un pouvoir dont la seule marge de manœuvre consiste en l’acceptation de son rôle d’otage dans la période la plus dangereuse de son histoire». L’ancien chef du gouvernement en exil à Paris prend pour exemple la tournée du secrétaire général de l’Onu Kofi Annan dans les capitales arabes qui «tente de mendier des États voisins la permission au gouvernement libanais d’envoyer sa propre armée sur ses propres territoires libérés». Le général Aoun a indiqué que cette entreprise de normalisation par le biais des élections «avait commencé il y a longtemps, lorsque certains ont refusé de participer aux législatives de 1992 dans le but d’améliorer leur image de marque vis-à-vis de l’opinion publique, et ont ainsi regagné la confiance perdue après la concession de la souveraineté en faveur de la Syrie». Selon lui, ces forces politiques «ont été hypocrites avec le peuple libanais puisqu’elles ont profité des sympathies acquises pour traîner le peuple dans une acceptation de l’occupation en prônant le désenchantement et l’impuissance au lieu de la constance dans la résistance». Le général Aoun a rappelé qu’en 1992, le taux d’abstention aux élections avait atteint 87, 3 %. «Le boycott avait alors revêtu un caractère national et reflété l’union des Libanais de toutes les communautés, rites, régions et classes, et nous avions réussi la transition entre un Parlement imposé par la force des chars et une Assemblée rejetée par le peuple», a-t-il poursuivi. Pour le général Aoun, ces forces politiques avaient, sitôt l’opération électorale terminée, «commencé à œuvrer avec les forces d’occupation», ce qui avait eu pour effet de «faire prévaloir le rôle des chrétiens dans le boycott des élections et de marginaliser celui des musulmans». «Cela a empêché la transformation de la position abstentionniste en une position nationale et a abouti à une obédience à l’occupation», a-t-il souligné. Le général Aoun s’est ensuite élevé contre les affirmations de certains selon qui «l’abstention est inutile», alors qu’elle est «un des moyens les plus civilisés de pratiquer la démocratie et un moyen de rejeter l’occupation». «La première participation aux élections avait été justifiée par le slogan de générosité envers le peuple, elle a eu pour effet de prendre à la population ce qui lui restait, a-t-il estimé. Une nouvelle participation affermirait les méthodes de la collaboration dans la servitude et la poursuite de l’émigration causée par la crise financière, c’est pourquoi il est nécessaire de se rappeler que la prière sous l’occupation est un péché si elle ne vise pas à y mettre fin», a ajouté l’ancien commandant en chef de l’armée. S’adressant enfin aux candidats qui «se présentent de bonne foi et appellent à la participation», le général Aoun a affirmé que cette entreprise était vouée à l’échec d’avance et que «l’enfer est pavé de bonnes intentions».
L’ancien commandant en chef de l’armée libanaise, le général Michel Aoun, a estimé hier que les prochaines élections législatives constituent «la manière la plus dangereuse de normaliser l’occupation syrienne du Liban puisqu’elles assurent une couverture légale, dans la forme, à un pouvoir dont la seule marge de manœuvre consiste en l’acceptation de son rôle...