Rechercher
Rechercher

Actualités - REPORTAGES

Revue hebdomadaire des marchés Beyrouth : reprise des interventions de la Banque centrale

Le marché libanais des changes n’a pas pu se soustraire cette semaine aux influences déprimantes en provenance des inquiétudes suscitées par les points litigieux auxquels a donné lieu la délimitation de la frontière internationale entre le Liban et Israël. C’est ainsi que l’offre du dollar tendait à se contracter dès lundi sans pour autant céder la place à un développement quelconque de la demande qui ne devait dépasser en aucun cas les besoins commerciaux courants du pays. Dans ces conditions, la Banque du Liban (BDL) s’est trouvée dans l’obligation de satisfaire la demande en dollar cette semaine, pour la première fois depuis l’achèvement du retrait israélien du Liban-Sud le 24 mai dernier. Mais, après avoir maintenu sa fourchette d’intervention en l’état, entre 1 501,00 LL à l’achat et 1 514,00 LL à la vente, la BDL est parvenue à faire clôturer régulièrement le billet vert, de lundi à vendredi, au même taux moyen indicatif de 1 507,50 LL, comme depuis le 9 septembre dernier. Pourtant, l’évolution du mouvement de l’offre et de la demande a amené les établissements de crédit à négocier le dollar toute la semaine au point supérieur d’intervention de la BDL et rarement en dehors d’elle, entre 1 513,50 et 1 514,50 LL, avec tous les jours un point d’ancrage à 1 514,00 LL, ont indiqué les cambistes. Toutefois, ce phénomène ne s’est guère accompagné d’activité en raison aussi bien de la réticence de l’offre que de la demande en dollar. En effet, le volume d’affaires sur toute la semaine ne devait pas dépasser quelque 35 millions de dollars en grande partie placés par la BDL à la vente à 1 514,00 LL. Regain de confiance limité pour l’euro À l’étranger, l’euro n’a pas pu maintenir tous les gains qu’il avait enregistrés cette semaine face au billet après la décision surprise de la Banque centrale européenne (BCE) de remonter ses taux d’intérêt d’un demi-point en pourcentage à 4,25 %, alors que le marché s’attendait à une hausse de seulement un quart de point en pourcentage. Bien que le président de la BCE, Wim Duisenberg, ait justifié le tour de vis par les risques d’inflation, les professionnels s’efforçaient toujours de comprendre cette décision, s’interrogeant sur l’attitude que devraient prendre les autorités monétaires européennes cet été au cas où les signes inflationnistes continuent à se faire sentir. Cette incertitude a donc rendu le marché de l’euro anxieux à la veille du week-end alors que les investisseurs attendaient des signes plus clairs sur la situation économique aux États-Unis après avoir digéré la hausse des taux européens. Plusieurs opérateurs ont donc préféré prendre leurs bénéfices sur l’euro en attendant d’avoir une idée plus précise sur l’évolution de l’inflation aux États-Unis. «C’est le reflux après la tempête», estime-t-on dans les milieux cambistes. L’euro a également souffert à la fin de la semaine des bonnes performances de Wall Street. Les marchés boursiers américains se sont montrés optimistes hier avec la hausse du Dow Jones des industrielles et du Nasdaq. La publication de l’indice des prix américains à la production pour le mois de mai est venue aussi donner un coup de fouet au dollar, fragilisant par ricochet l’euro. Cet indice, qui est demeuré inchangé le mois dernier après avoir baissé de 0,3 % en avril, a progressé pourtant de 0,2 %, hors alimentation et énergie, montrant que le ralentissement de la croissance aux États-Unis n’est pas aussi fort que certains le pensaient. Cela étant, la plupart des opérateurs estimaient que le marché allait ausculter toutes données venant d’Europe et des États-Unis dès la semaine prochaine pour avoir une meilleure idée sur l’évolution du différentiel de taux des deux côtés de l’Atlantique. Certains d’entre eux pensent d’ailleurs qu’il serait surprenant que la BCE remonte ses taux avant septembre prochain maintenant qu’elle a abattu son jeu, alors qu’on n’est pas du tout sûr que la Réserve fédérale américaine (Fed) ne les relève pas une nouvelle fois vers la fin de ce mois, ce qui pourrait être dur pour l’euro. Dans ce contexte, le yen a repris un peu de couleur après l’annonce d’une hausse de 2,4 % du produit intérieur brut (PIB) japonais au premier trimestre, lui permettant de gagner davantage de terrain face au dollar. Quant à la livre sterling, elle a reculé face à toutes les autres monnaies, y compris le dollar, alors que les investisseurs rechignaient à acheter cette devise dans un contexte d’incertitude vis-à-vis de l’économie britannique malgré le statu quo monétaire observé cette semaine par la Banque d’Angleterre. Compte tenu donc de toutes ces considérations, le dollar est parvenu à reprendre des forces à la fin de la semaine pour réduire ses pertes, se négociant ainsi à New York comme suit : – 0,9535 pour un euro contre 0,9465, vendredi dernier – 1,5085 pour un sterling contre 1,5100 – 2,0515 DM contre 2,0660 – 6,8810 FF contre 6,9295 – 1,6430 FS contre 1,6630 – 2 031,15 lires contre 2 045,50 – 106,95 yens contre 108,00. La hausse des taux d’intérêt a pesé sur les Bourses cette semaine Sur les places boursières internationales, les marchés américains ont été pris d’une hésitation cette semaine après un bon départ lundi. Wall Street s’est montrée en effet anxieuse de deviner l’évolution des taux d’intérêt aux États-Unis alors que ceux de la zone euro ont été relevés d’un demi-point en pourcentage à 4,25 %. L’annonce hier d’un maintien des prix américains à la production le mois dernier, au lieu d’une hausse de 0,3 % attendue, contre une baisse de 0,3 % en avril, n’a eu qu’un impact passager sur le tendance, le marché étant à l’affût d’indications plus concluantes sur l’état de l’économie américaine et l’évolution des taux après la publication la semaine prochaine des dernières données sur l’inflation aux États-Unis. Dans cette attente, la Bourse électronique Nasdaq et celle de Wall Street sont restées sur leurs gardes, évoluant irrégulièrement dans les deux sens. Les déboires du groupe Procter and Gamble et le démantèlement de Microsoft ont rendu le climat entourant le marché parfois très nerveux. Il reste maintenant à savoir si l’atterrissage en douceur tant attendu de l’économie américaine s’est amorcé ou pas encore. La semaine prochaine apportera de ce point de vue un nouveau lot de suspense avec la publication de l’indice des prix à la consommation et celui des ventes de détail. À cet égard, des économistes n’excluent pas de nouvelles hausses de taux de la Fed, faisant savoir que celle-ci n’a pas fini de resserrer sa politique monétaire, s’attendant à un geste dans ce sens le 28 juin prochain lors de la réunion de son comité de politique monétaire. Cela étant, l’indice Nasdaq est parvenu à rester au-dessus des 3 800 points pour afficher hier en préclôture 3 866 points, en hausse de 1,7 % d’une semaine à l’autre, alors que l’indice Dow Jones des 30 vedettes industrielles reculait de 1,54 % à 10 628,50 points. De leur côté, les marchés boursiers européens ont renoué avec la baisse cette semaine, affectés par l’irrégularité de Wall Street ainsi que par le relèvement inattendu du coût du crédit dans la zone euro dans une proportion plus grande que prévu (un demi-point en pourcentage au lieu d’un quart de point comme attendu). Les craintes que cette hausse trop importante des taux en Europe ne fragilise la reprise économique dans le vieux continent sont donc venues peser de tout leur poids sur la tendance des grandes Bourses européennes y compris le marché de Londres malgré le statu quo monétaire observé par la Banque d’Angleterre. Cela étant, l’indice Footsie de la Bourse de Londres a cédé 2,76 % à la fin de cette semaine à 6 443,80 points contre 6 626,40 points à la fin de la semaine dernière. Il en est de même de l’indice DAX de la Bourse de Francfort, qui a abandonné 2,48 %, à 7 254,53 points contre 7 438,95 points, et du CAC 40 de la Bourse de Paris, qui a diminué de 1,87 % à 6 549,05 points contre 6 673,52 points d’une huitaine à l’autre. Quant à la Bourse de Tokyo, elle a fait cavalier seul cette semaine avec la hausse de l’indice Nikkei de 0,37 % à 16 861,91 points contre 16 800,06 points à la fin de la semaine dernière, les investisseurs ayant de grands espoirs après l’annonce hier des chiffres du PIB japonais au premier trimestre. La hausse du yen a été aussi un prélude à l’achat de valeurs japonaises par les investisseurs étrangers car, selon les professionnels, ces achats sont souvent justifiés par l’acquisition d’actions à la Bourse de Tokyo.
Le marché libanais des changes n’a pas pu se soustraire cette semaine aux influences déprimantes en provenance des inquiétudes suscitées par les points litigieux auxquels a donné lieu la délimitation de la frontière internationale entre le Liban et Israël. C’est ainsi que l’offre du dollar tendait à se contracter dès lundi sans pour autant céder la place à un...