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Actualités - CHRONOLOGIE

Belgique Le Davos des patrons européens s'ouvre sur fond de contestation

Le premier sommet des patrons européens, qui réunit pour deux jours à Bruxelles plusieurs centaines de chefs d’entreprise et pas moins de onze commissaires européens, s’est ouvert hier sur fond de virulentes critiques contre la dérive mercantile du monde et la spéculation financière. Organisé conjointement par la principale fédération patronale européenne, l’Unice (Union des confédérations d’industrie et du patronat européen) et par le patronat belge, ce «sommet européen des affaires» vise à «trouver un terrain d’entente entre responsables politiques et chefs d’entreprise», a déclaré en introduction le patron des patrons belges Gui de Vaucleroy. «L’Europe doit construire une nouvelle culture d’entreprise», à l’heure où «les technologies de l’information ouvrent des perspectives considérables», a jugé de son côté le commissaire européen chargé des Entreprises et de la Société de l’information Erkki Liikanen. «Mais est-ce que les gouvernements n’agissent pas trop lentement? L’Union européenne (UE) n’est-elle pas trop bureaucratique pour saisir cette chance? Est-ce qu’il n’y a pas trop de réglementations?», s’est-il demandé. Intervenant à son tour, Steve Ballmer, le PDG de la multinationale américaine du logiciel Microsoft, a présenté son «rêve» d’une vie future totalement informatisée, où nous parlerions aux ordinateurs, dont la quête nécessite aujourd’hui toujours plus d’innovation. L’innovation, tel est précisément le thème du sommet, organisé afin que l’UE comble le fossé qui la sépare des États-Unis dans ce domaine, selon l’Unice. Pas moins de onze commissaires européens sont annoncés pour participer aux douze ateliers prévus, parmi lesquels «Le commerce électronique, l’innovation et les nouveaux marchés», «Biotechnologies : construire l’acceptation des consommateurs», «Accroître la flexibilité du marché du travail» ou encore «Simplifier les processus réglementaires et la fiscalité». Cette présence en force de la Commission européenne a été la principale critique des associations «antimondialisation», qui ont multiplié les colloques à Bruxelles et organisent samedi une manifestation et un «meeting des résistances». «La question, c’est le lien organique qui se crée entre le patronat et l’UE. Nombre de commissaires européens entrent, à l’issue de leur mandat, dans les conseils d’administration des grands groupes. N’est-ce pas la récompense pour services rendus?», a jugé Jacques Nikonoff, membre du conseil scientifique d’ATTAC-France, association favorable à une taxe sur la spéculation internationale. «Ce lien organique entre le grand patronat et la Commission vise à faire des entreprises une source de droit qui édicte des normes sociales et écologiques à la place des parlementaires. La Commission n’est pas aussi sensible aux organisations de chômeurs et des syndicats», a-t-il ajouté. Interrogé pour savoir si autant de commissaires européens auraient participé à un éventuel sommet social européen organisé par des organisations non gouvernementales (ONG) ou des syndicats, M. Likkanen a répondu : «Probablement oui, s’il était aussi organisé à Bruxelles». «À titre personnel, j’irai volontiers si l’invitation m’est faite», a ajouté le commissaire chargé des Entreprises. À deux pas de l’Hôtel Sheraton, qui était sévèrement gardé hier par la police, l’association ATTAC, la Coordination pour le contrôle citoyen de l’OMC ou encore la Fédération européenne des sans-papiers appellent à une manifestation aujourd’hui à 16h00 locales (14h00 GMT).
Le premier sommet des patrons européens, qui réunit pour deux jours à Bruxelles plusieurs centaines de chefs d’entreprise et pas moins de onze commissaires européens, s’est ouvert hier sur fond de virulentes critiques contre la dérive mercantile du monde et la spéculation financière. Organisé conjointement par la principale fédération patronale européenne, l’Unice...