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Actualités - REPORTAGES

Internet - Sur le modèle des grands succès américains Netakeoff : premier incubateur d'entreprises pour le monde arabe

Les start-up, tout le monde en parle, et beaucoup sont démangés par l’idée de créer la leur. Car la première crise de la «nouvelle économie» il y a quelques semaines, la faillite retentissante de Boo.com, premier grand site de commerce électronique à mettre la clé sous la porte, n’y changent rien : le potentiel de développement économique via Internet demeure immense. Reste à savoir comment surfer sur cette vague. C’est là qu’intervient Netakeoff, une société qui se propose, comme son nom l’indique, d’aider les entrepreneurs à réussir leur décollage sur Internet. Le concept de ce premier «incubateur» du monde arabe spécialisé dans les nouvelles technologies, qui vient de voir le jour à Beyrouth, a déjà largement fait ses preuves ailleurs. L’américain CMGI, dont la capitalisation boursière dépasse les 24 milliards de dollars, reçoit par exemple 35 000 projets par an et en sélectionne une trentaine pour soutenir et accélérer leur développement «à la vitesse Internet», explique Wissam Solh, le fondateur de Netakeoff, qui, toutes proportions gardées, souhaite en faire de même au Liban et au Moyen-Orient. Dans cette partie de la planète, le marché en est encore à ses balbutiements. Sur 280 millions d’habitants, seuls deux millions utilisent Internet en l’an 2000. Mais ce chiffre devrait passer à six millions dans deux ans et à 40 millions en 2005. «Le marché est encore vierge, nous démarrons aujourd’hui pour bénéficier pleinement du décollage, quand il se produira», explique le jeune PDG qui a pour l’instant investi ses propres fonds dans l’aventure et espère lever cinq à dix millions de dollars au total. Des contacts sont en cours avec des investisseurs libanais et arabes, dit-il sans plus de précision. La clé du succès réside dans la sélection des projets, qui, s’ils réussissent, peuvent faire la fortune de Netakeoff. En échange de ses services, l’incubateur prend en effet une participation dans la société qu’il contribue à créer. «Il ne s’agit pas de s’approprier les idées des autres», souligne M. Solh, selon qui l’idée ne représente que 2% du succès, «les 98 % restants reposant sur l’exécution». La mise en œuvre nécessite des capitaux, des talents gestionnaires… qu’un jeune entrepreneur n’a pas forcément. En ce qui concerne l’investissement initial par exemple, les banques traditionnelles sont rarement intéressées par de tels projets et les fonds de capital risque spécialisés dans les start-up n’existent pas encore au Liban. Netakeoff offre donc un capital de départ variant de 50 000 à 750 000 dollars, mais n’excédant pas 10 % de la mise globale. Et les différents spécialistes de la jeune équipe de six personnes soutiennent le développement du projet en fournissant une assistance technique, juridique, comptable, des conseils stratégiques… comme les équipements de base, tels des bureaux et des ordinateurs. «L’entrepreneur peut ainsi se consacrer entièrement à son projet, sans avoir à se soucier de détails secondaires, le temps que son bébé puisse marcher tout seul, c’est-à-dire, dans un délai de deux ans maximum». Netakeoff, qui est elle-même en phase d’incubation pour l’instant puisqu’elle cherche des partenaires et des locaux pour installer ses propres bureaux, a déjà reçu 18 dossiers. Elle a par ailleurs déjà commencé à travailler sur trois de ses propres projets. L’un est une adaptation aux livres arabes de la célèbre librairie en ligne amazon.com. L’autre est un site destiné aux entreprises qui souhaitent vendre aux enchères leurs stocks excédentaires. Le troisième est un site portail spécialisé dans les marchés financiers arabes. «De façon générale, nous ne nous occuperons pas de plus de huit projets en même temps, c’est pourquoi nous devons nous montrer très sélectifs». Selon M. Solh, le commerce électronique et les WAP, c’est-à-dire les services reliés à la téléphonie mobile (courrier électronique, cours de Bourse…) présentent les meilleures opportunités. Il attend les propositions sur le site de l’incubateur : http://www.netakeoff.com.
Les start-up, tout le monde en parle, et beaucoup sont démangés par l’idée de créer la leur. Car la première crise de la «nouvelle économie» il y a quelques semaines, la faillite retentissante de Boo.com, premier grand site de commerce électronique à mettre la clé sous la porte, n’y changent rien : le potentiel de développement économique via Internet demeure immense....