Nadine Abou, Blanche-Neige aux doigts de fée (photo)

Elle a les cheveux noirs, Nadine Abou, la peau blanche, dame aux camélias pleine de grâce, les lèvres rouges, et elle est douée. Très douée. Ce que Nadine Abou propose dans sa petite boutique de souk el-Barghout, ce sont des meubles pour enfants, des chaises longues, des chaises tout court, des tables, des tables avec verres à peinture incorporés, «comme ça, il n’y a rien qui tombe sur la moquette», des planches à pâte à modeler, des mobiles d’oiseaux pour gamins qui ont peur du noir, la nuit, seuls dans leur lit. «Lorsque j’ai eu mes deux enfants, j’ai pensé à tout ce dont ils auraient besoin, et je les ai faits», Nadine Abou pense les mesures avec son architecte de mari, elle passe ses commandes au menuisier, et puis elle prend ses pinceaux, elle dessine, elle peint, elle crée, elle rêve pour elle, pour nous, pour eux, surtout, les enfants. Dire que c’est beau, que c’est mignon tout plein, que c’est même adorable, parce que tout petit, parce que définitivement adapté à leur taille, leurs besoins, leurs envies, ne sert à rien, ce genre de choses, il faut y aller, il faut les voir. Nadine Abou travaille dans son atelier, expose dans son atelier, et Nadine Abou fourmille d’idées, de projets, «je pense à des bancs pour eux, des chaises longues pour adultes, ouvrir un petit salon de thé pour enfants et, surtout, une boutique, ici, au centre-ville». Et lorsque vous l’interrogez affaires, elle vous confirme bien que les gens achètent moins, beaucoup moins, «je vends, certes, mais nettement moins que l’an dernier par exemple», elle vous raconte aussi les nombreux touristes, américains, français, la visite-éclair de Yannick Noah, la foule des week-ends, les projets pour ce coin de centre-ville, «ils veulent mettre des cafés un peu partout, des coins musique, tout l’été». Bref, il vous reste encore deux semaines pour y aller, au stand de Nadine Abou, regarder, sourire, tendresses à l’infini, cette femme a des doigts de fée, des couleurs plein la tête et les yeux.