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Actualités - ANALYSE

Les loyalistes soutiennent qu'Israël est derrière la campagne internationale pour l'envoi de l'armée

Confronté à une levée de boucliers locale aussi bien qu’internationale au sujet de la temporisation concernant l’envoi de l’armée au Sud, le chef de l’État explique maintenant en privé ses motivations. En indiquant à ses visiteurs que si la controverse devait se poursuivre, il monterait au créneau, pour s’adresser à l’opinion publique via les médias. À son avis, de multiples arguments développés dans le cadre de la polémique ambiante sont néfastes à l’intérêt supérieur du pays. Le président Lahoud se dit certain qu’une fois les Libanais bien éclairés sur les raisons du pouvoir, ils en approuveront l’attitude d’expectative. Ils ne seront plus divisés, pense-t-il, en deux camps, ceux qui réclament l’envoi immédiat de l’armée au titre de la sécurité, face à ceux qui soulignent que l’Onu doit d’abord rendre ses conclusions sur l’application de la 425. Selon les visiteurs de Baabda, les contacts entrepris avec nombre de pôles religieux ou politiques qui insistaient pour un recours accéléré à la troupe ont permis de leur faire changer d’avis. Toujours est-il qu’un ministre, féru de métaphores, apporte sa contribution au plaidoyer du Liban officiel en affirmant que «le sol du Sud n’a pas encore été nettoyé de tous les pièges israéliens. L’ancien occupant veut que notre armée s’engage dans ce champ de mines, tête en avant. Il y a fort à parier que c’est l’État hébreu qui est derrière l’insistance des États-Unis, ou même de la France et de l’Onu, pour l’envoi de l’armée libanaise, posé comme condition au renforcement de la Finul». «Israël, poursuit ce ministre, dispose sans doute d’agents provocateurs qui attendent le déploiement de l’armée pour agir, provoquer des troubles, des heurts et mettre à mal l’autorité de la force publique. Un objectif facilement réalisable puisque la région regorge toujours d’éléments armés, libanais ou étrangers, qui ne sont pas tous contrôlés par les partis, tant s’en faut. Le président Lahoud avait mis le doigt sur le défaut de la cuirasse bien avant le retrait, en soulevant le problème, toujours non résolu, de la présence palestinienne. On ne peut plonger l’armée dans le chaudron du Sud sans risque de clash. Car une fois sur place, elle devra par définition désarmer tout le monde, interdire toute action sur le terrain, toute atteinte à l’ordre public et cela n’irait pas sans danger d’affrontements. Il ne serait pas opportun d’exposer l’armée à ces périls avant que l’Onu n’ait elle-même entamé sa mission sur le terrain, où elle doit rétablir la sécurité internationale pour aider le gouvernement libanais à rétablir son autorité effective dans la région, comme l’édicte clairement la 425». Selon ce ministre, le gouvernement aurait d’ailleurs ultérieurement «le choix, après concertation avec l’Onu et avec les pays amis, de déployer l’armée ou de se contenter des FSI, pour atteindre le but fixé, c’est-à-dire le rétablissement de son autorité dans les régions libérées. Si l’on devait recourir à l’armée, pour se déployer aux côtés de la Finul ou pour en prendre la relève, il faudrait en tout cas un consensus préalable, afin que les apparences armées disparaissent». Ce responsable conclut en confirmant qu’avant le déploiement «il faudra obtenir l’accord de la Résistance pour qu’elle cesse d’être présente sur le terrain et qu’elle s’engage à ne plus organiser d’opérations contre Israël». Une option qui dépend, on le sait, de facteurs régionaux, relatifs notamment à l’état des pourparlers de paix.
Confronté à une levée de boucliers locale aussi bien qu’internationale au sujet de la temporisation concernant l’envoi de l’armée au Sud, le chef de l’État explique maintenant en privé ses motivations. En indiquant à ses visiteurs que si la controverse devait se poursuivre, il monterait au créneau, pour s’adresser à l’opinion publique via les médias. À son avis,...