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Actualités - CHRONOLOGIE

Damas renoue, le temps des obsèques, avec Arafat, Bagdad et Ankara

Les obsèques du président syrien Hafez el-Assad ont été l’occasion d’une première prise de contact à haut niveau du nouvel «homme fort» du pays, Bachar el-Assad, avec des dirigeants en conflit ouvert ou larvé avec la Syrie. Les retrouvailles les plus spectaculaires ont eu lieu lorsque le président palestinien Yasser Arafat, honni par Hafez el-Assad, a embrassé à plusieurs reprises son fils et successeur désigné en lui présentant ses condoléances. Après s’être incliné devant le cercueil du président défunt, Yasser Arafat qui effectuait sa première visite en Syrie depuis 1996, a embrassé Bachar à trois reprises, avant de lui parler, pendant plusieurs minutes, en lui étreignant la main. Avant de prendre congé, M. Arafat a pris entre ses mains la tête de Bachar el-Assad pour l’embrasser sur le front d’un geste paternel. Il est même allé jusqu’à embrasser le ministre de la Défense, le général Moustapha Tlass, qui l’avait pourtant insulté en public en septembre dernier, ce qui avait fortement choqué l’opinion arabe. Ces derniers temps, Yasser Arafat avait à plusieurs reprises souhaité se rendre à Damas, sans succès. La Syrie abrite des organisations palestiniennes qui lui sont hostiles. Pour la Syrie, qui n’a jamais accepté les «accords séparés» sur l’autonomie palestinienne de 1993 signés par le dirigeant palestinien avec Israël, Yasser Arafat n’est que le «président de l’OLP». Le conflit entre Hafez el-Assad et Yasser Arafat remonte à la période de la guerre civile libanaise. Le deuxième temps fort de cette journée aura été la visite du vice-président irakien, Taha Mohieddine Maarouf, premier responsable irakien de ce rang à se rendre en Syrie depuis la rupture des relations il y a vingt ans, après que Damas eut pris position en faveur de l’Iran dans sa guerre contre l’Irak. Sur fond de lutte d’influence, la brouille entre Hafez el-Assad et le président irakien Saddam Hussein, tous deux pourtant issus du même parti, le Baas – dont ils dirigent deux branches rivales – est la plus longue qu’ait connue le monde arabe. La Syrie et l’Irak ont commencé à normaliser leurs rapports début 1997 et ont rouvert leur frontière commune aux hommes d’affaires et aux responsables officiels, mais n’ont pas encore repris leurs relations diplomatiques. Une véritable réconciliation entre Damas et Bagdad n’est cependant pas à l’ordre du jour, estime-t-on à Damas. Hors du monde arabe, la venue à Damas du président turc Ahmet Necder Sezer pour assister aux funérailles de Hafez el-Assad marque une volonté de rapprochement de la puissante Turquie avec son voisin du sud. Les deux pays avaient frôlé le conflit armé il y a moins de deux ans, après qu’Ankara eut menacé Damas d’action militaire si elle n’arrêtait pas son soutien au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, rebelles kurdes de Turquie) et à son chef Abdullah Öcalan, réfugié sur son territoire. La crise s’était réglée après plusieurs semaines de tension par un accord signé en octobre 1998 à Adana (sud de la Turquie), qui avait été suivi du départ d’Öcalan de Syrie. Le ministre turc des Affaires étrangères, Ismail Cem, a récemment exprimé l’espoir que les relations turco-syriennes, «qui se sont récemment améliorées (...), continuent dans cette voie». Cependant, un important point de litige persiste entre la Turquie et la Syrie : le partage des eaux du Tigre et de l’Euphrate, qui prennent leurs sources en Turquie. La Syrie voit également d’un mauvais œil le rapprochement israélo-turc.
Les obsèques du président syrien Hafez el-Assad ont été l’occasion d’une première prise de contact à haut niveau du nouvel «homme fort» du pays, Bachar el-Assad, avec des dirigeants en conflit ouvert ou larvé avec la Syrie. Les retrouvailles les plus spectaculaires ont eu lieu lorsque le président palestinien Yasser Arafat, honni par Hafez el-Assad, a embrassé à...