Les américains sont impressionnés par l'efficacité de la transition du pouvoir Paix au P-O : Madeleine Albright encouragée après son entretien avec Bachar (photos)

La secrétaire d’État américaine, Mme Madeleine Albright, s’est déclarée «encouragée» à propos du processus de paix au Proche-Orient, après son entretien hier à Damas avec Bachar el-Assad, fils et successeur désigné du président syrien décédé Hafez el-Assad. Interrogée sur le processus de succession en cours, elle a déclaré que la Syrie avait un «système qui semble fonctionner de façon pacifique et ordonnée». La première rencontre de Mme Albright avec Bachar était l’un des moments attendus des obsèques nationales du président Hafez el-Assad. Portant un tailleur et un chapeau noirs, une écharpe blanche autour du cou, Mme Albright a fait une entrée remarquée dans le Palais du peuple présidentiel, au sein d’une assistance quasi exclusivement masculine. Après s’être recueillie devant la dépouille, elle a eu un entretien d’un quart d’heure avec Bachar. «Je suis très encouragée par sa volonté de suivre la voie de son père (...) qui avait pris une décision stratégique en faveur de la paix», a déclaré Mme Albright à la presse. «Bachar apparemment est très déterminé, et c’est quelqu’un qui est prêt à accomplir son devoir», a-t-elle ajouté. Mme Albright a indiqué que l’entretien avait porté sur «la possibilité de poursuivre, le moment opportun, les discussions sur le processus de paix». Les pourparlers de paix syro-israéliens, qui avaient repris en décembre dernier aux États-Unis après quatre ans d’interruption, ont été à nouveau suspendus en janvier. Les responsables américains se disent impressionnés par la rapidité et l’efficacité du processus de prise de pouvoir par Bachar el-Assad. «La transition se passe très vite, en douceur, de manière ordonnée», a déclaré à la presse un haut responsable du département d’État, voyageant avec le chef de la diplomatie américaine. «C’est comme s’il y avait eu beaucoup de préparation, comme si le président Assad lui-même avait préparé les choses», a ajouté ce responsable sous couvert de l’anonymat, évoquant l’ascension fulgurante de ce jeune ophtalmologiste de 34 ans. «Bachar prend assez bien les choses en main. Il a vite fait pour se rallier les institutions-clé, du régime syrien, comme l’armée et le parti Baas, trois jours à peine après la mort de son père, a-t-il souligné. Au-delà de Bachar el-Assad, Washington compte visiblement sur la montée d’une nouvelle génération de responsables au Proche-Orient – comme le roi Abdallah II de Jordanie ou le roi Mohammad VI du Maroc – pour faire avancer cette région. «Nous avons un nombre croissant de jeunes leaders qui émergent, qui veulent regarder devant eux et non pas derrière», souligne ce responsable américain, qui ajoute que le «potentiel pour le changement est là». Washington reste toutefois prudent sur les évolutions à court terme à Damas. «Nous allons voir qu’elles sont les priorités» de Bachar el-Assad, «mais ses premières préoccupations seront sans doute de nature intérieure», a reconnu ce responsable, proche de Mme Albright. Dans sa conversation téléphonique dimanche avec le président Clinton, Bachar el-Assad «a été très clair sur sa volonté d’aller de l’avant» dans la direction tracée par son père, assure-t-on dans l’entourage de Mme Albright.