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Actualités - ANALYSE

Un méemoire qui n'est pas un simple baroud d'honneur

La note adressée par le chef de l’État au secrétaire général des Nations unies n’est pas un simple baroud d’honneur diplomatique, affirment les loyalistes. Le Liban engage de la sorte, ajoutent-ils, une vigoureuse campagne diplomatique pour gommer les spoliations frontalières israéliennes et empêcher l’Onu d’avaliser comme démarcation définitive la ligne du retrait. Le président Lahoud n’hésite pas dès lors à reprocher à l’équipe Roed-Larsen une partialité techniquement incompréhensible puisque le Liban lui a fourni les cartes internationalement homologuées qui montrent avec clarté le tracé établi en 1923 puis confirmé en 1949, avec quelques retouches. Le chef de l’État ne manque pas non plus de souligner les contradictions flagrantes de la mission onusienne qui, tout en prétendant n’être pas compétente pour établir une ligne frontalière, en trace quand même une en ignorant les légitimes objurgations de droit libanaises. L’étonnement du Liban est porté à son comble quand il entend l’Onu lui conseiller benoîtement de régler les points frontaliers litigieux par des négociations ultérieures avec Israël, comme si la 425 n’existait pas. Pour tout dire, Beyrouth estime que M. Roed-Larsen a pris parti pour Israël, son cartographe en chef, Bettner, adoptant comme tracé frontalier la ligne laissée derrière eux par les Israéliens lors de leur retrait. Autrement dit, ce que les anciens occupants considèrent être comme la frontière, après les grignotages qu’ils ont opérés en trois sites principaux, a été retenu comme exact par l’équipe de M. Roed-Larsen. Qui a donc pris pour argent comptant les assertions israéliennes, qui ne se fondent sur aucun document attesté, et a tenu pour infondée la position libanaise pourtant étayée de cartes authentifiées. Pour toute justification, M. Roed-Larsen a fait valoir que sa mission est uniquement de tracer une ligne de retrait, non une frontière. Une façon étrange de jouer sur les mots, puisque la ligne de retrait doit tout simplement suivre la frontière internationalement reconnue séparant les deux pays. M. Roed-Larsen, ajoute-t-on à Beyrouth, n’a même pas tiqué, n’a pas eu la puce à l’oreille, en constatant qu’au bout du compte les Israéliens avaient reconnu s’être trompés à leur avantage dans 14 sites. Malgré cet aveu, il leur a donné raison, sans pièces à l’appui, pour les trois sites qu’ils continuent à spolier. Autre réflexe bizarre de l’équipe Roed-Larsen : elle s’est fait aider par une équipe d’observateurs internationaux basés à Jérusalem, qui ne sont pas spécialistes de la frontière libano-israélienne et se trouvent, peut-on présumer, bien acclimatés en Israël. Par la note présidentielle à M. Kofi Annan, le Liban préserve ses droits. Dont celui de contester devant une instance internationale compétente le rapport Roed-Larsen et l’intervention de l’Onu en matière d’application de la 425. À part la question territoriale, le droit libanais comprend en outre les eaux qu’Israël exploite éhontément et la libération des prisonniers.
La note adressée par le chef de l’État au secrétaire général des Nations unies n’est pas un simple baroud d’honneur diplomatique, affirment les loyalistes. Le Liban engage de la sorte, ajoutent-ils, une vigoureuse campagne diplomatique pour gommer les spoliations frontalières israéliennes et empêcher l’Onu d’avaliser comme démarcation définitive la ligne du retrait....