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Actualités - ANALYSE

Des dossiers ardus, dont la paix régionale et la présence au Liban

Aussi hasardeux que soit l’exercice, l’heure est aux pronostics. Tout le monde se demande ce qui va se passer dans la région comme au Liban après la disparition du président Hafez el-Assad. Les regards resteront tournés vers Damas et les spéculations continueront à aller bon train durant toute la phase de prise en charge par le Dr Bachar el-Assad. Ce qui peut prendre de longs mois. Pour le moment il s’agit de bien recenser les principaux dossiers que l’héritier doit traiter. Et qui s’énumèrent comme suit : – La situation intérieure. Dès son intronisation comme dauphin, il y a quelques années, le Dr el-Assad s’est fait le champion d’un dépoussiérage de l’appareil des lois et des règlements administratifs, d’une réforme politico-administrative axée sur l’éradication de toute corruption, d’une dynamisation des services publics qu’il faut informatiser. Et d’une ouverture économique tenant compte des impératifs de la mondialisation. Pour réaliser ces objectifs, le Dr el-Assad dispose des structures mises en place par le parti Baas. Quant à la stabilité intérieure, elle est assurée par des forces armées et une police disciplinées. – Le processus de paix. La Syrie exige un retrait israélien au-delà de la ligne frontalière qui prévalait au Golan le 4 juin 1967. Sur le plan pratique, il paraît difficile, voire impossible, que les pourparlers puissent aboutir avant la fin du mandat Clinton, à la fin de l’année en cours. D’une part, les Américains sont polarisés par les présidentielles. D’autre part, le nouveau régime syrien doit se mettre en place. De son côté Israël, en proie à une crise politique interne, pourrait connaître des élections anticipées. Dès lors les protagonistes vont sans doute meubler le temps mort en déployant essentiellement des efforts préventifs, pour éviter des secousses ou des crises conjoncturelles pouvant remettre en cause le processus. Ce qui signifie en principe la consolidation du calme au Liban-Sud comme au Golan, en attendant le redémarrage des négociations. Une trêve prolongée ferait cependant trop bien l’affaire d’Israël, qui n’aurait plus de raison de reparler de la restitution du Golan. Dès lors certains observateurs estiment que l’effervescence pourrait reprendre au Sud si, après les élections américaines, les Israéliens continuaient à entraver le processus. On sait en effet que la thèse syro-libanaise est que seule une paix équitable peut garantir la sécurité des États de la région, Israël compris. Par contre, on prévoit généralement que les Américains vont tenter de mettre les bouchées doubles sur le volet palestinien. Cela parce que le président Clinton souhaite marquer un point avant de partir. Et aussi parce que Yasser Arafat, dont la santé semble chancelante, s’est fixé septembre prochain comme date-butoir pour la proclamation d’un État palestinien. Cependant sur ce volet aussi Israël pourrait atermoyer et gagner du temps à tête reposée, maintenant que le front du Liban-Sud est apaisé. C’est bien pourquoi des pôles arabes tentent de convaincre les Syriens et les Palestiniens de se réconcilier pour faire équipe face à Israël, sur base des principes de Madrid. – À part cet éventuel rapprochement avec Arafat, les observateurs se demandent si le nouveau régime syrien va ouvrir au Liban des lignes sur les différentes fractions, pour rester à égale distance de toutes et favoriser une meilleure représentation politique de ce pays. C’est ce que souhaitent des pôles jusque-là marginalisés qui font valoir que les relations bilatérales seront bien plus saines une fois qu’elles impliqueront des représentants authentiques de toutes les composantes du Liban. Ce qui veut dire que les cartes seraient largement redistribuées en ce qui concerne les prochaines élections législatives chez nous. Et d’ajouter que dans le même esprit, les forces syriennes au Liban pourraient jouer sous le nouveau régime syrien un rôle différent qu’auparavant. Dans ce sens qu’elles auraient à traiter avec les autorités libanaises de différents problèmes sécuritaires de façon à permettre à l’État libanais d’étendre progressivement son autorité directe à l’ensemble du territoire. En prélude au retrait de ces forces.
Aussi hasardeux que soit l’exercice, l’heure est aux pronostics. Tout le monde se demande ce qui va se passer dans la région comme au Liban après la disparition du président Hafez el-Assad. Les regards resteront tournés vers Damas et les spéculations continueront à aller bon train durant toute la phase de prise en charge par le Dr Bachar el-Assad. Ce qui peut prendre de longs...