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Actualités - REPORTAGES

Le précédent du ministère des Ressources

Si les handicapés du Liban sont dans cette situation de dépendance et de dénuement, c’est parce que la loi les a marginalisés, durant toutes ces années, leur interdisant d’aller à l’école et de travailler. Les familles démunies, qui ne pouvaient recourir «au piston» pour scolariser leurs enfants infirmes, devaient se résigner à les garder à la maison, ces enfants devenant par la suite des adultes sans aucune formation professionnelle, et donc inaptes au travail. De plus, explique Sylvana Lakkis, présidente de l’Union des handicapés du Liban, «les écoles spécialisées n’avaient pas de programme déterminé et ne menaient pas l’enfant handicapé vers un diplôme officiel, encourageant de ce fait son isolement, au lieu de faciliter son insertion dans la société». Et d’ajouter : «Notre lutte a été continue et nous l’avons menée à plusieurs niveaux et avec toutes les associations libanaises de handicapés, pour l’obtention de nos droits». Cette lutte a été encouragée par l’ancien ministre Élie Hobeika, qui a recruté durant son mandat près de 200 handicapés au ministère des Ressources hydrauliques et électriques, aux mêmes conditions que les personnes saines physiquement. S’il a transgressé la loi en vigueur, il a prouvé que les handicapés pouvaient être aussi productifs que n’importe quel autre employé. «Aujourd’hui, avec la levée de l’interdiction de l’éducation et du travail de la personne handicapée, nos efforts ont abouti, explique S. Lakkis, satisfaite. Mais nous devons persévérer jusqu’au bout, pour que ces droits soient réellement appliqués et ne soient pas des paroles lancées en l’air». En effet, la nouvelle loi ne se contente pas de donner aux handicapés leurs droits à l’instruction et au travail, mais elle s’occupe de leur insertion sociale et de leur réhabilitation professionnelle en leur promettant des stages de formation, des moyens d’accès à tous les bâtiments et lieux publics et même un important nombre de bus équipés d’ascenseurs pour leurs déplacements. Elle entend aussi imposer l’embauche par les sociétés privées d’un certain quota de handicapés, chiffre établi selon la taille de l’entreprise. Parallèlement, le texte englobe tous les domaines de la vie quotidienne, la santé, les services sociaux, l’adaptation de l’environnement, pour que les handicapés ne vivent plus en marge de la société libanaise, qu’ils y deviennent des citoyens à part entière, et pour que la population comprenne ses devoirs envers eux.
Si les handicapés du Liban sont dans cette situation de dépendance et de dénuement, c’est parce que la loi les a marginalisés, durant toutes ces années, leur interdisant d’aller à l’école et de travailler. Les familles démunies, qui ne pouvaient recourir «au piston» pour scolariser leurs enfants infirmes, devaient se résigner à les garder à la maison, ces enfants...