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Actualités - CHRONOLOGIE

Tous les noirs de Baal Mohsen

Tout était noir hier, à Baal Mohsen, ou presque. Les jeunes, les moins jeunes, les vieillards, ils arboraient tous la même couleur, noire, du deuil, de la douleur, de la rage, jusqu’à leurs fronts, ceints d’un long ruban, noir, et tout le quartier alaouite de la capitale du Liban du Nord bruissait de dizaines et de dizaines de drapeaux, noirs, les façades de bon nombre d’immeubles se drapaient d’un long tissu, noir, les chaises, les innombrables chaises qui occupaient la totalité des trottoirs de Baal Mohsen étaient, elles aussi, noires. Les portraits, les tracts, les affiches, les habitants les collaient patiemment, presque religieusement, «c’était le plus grand des hommes arabes et votre question n’est pas très intelligente, évidemment que nous sommes optimistes, Bachar est l’homme qu’il faut à la place qu’il faut», dixit un des colleurs aux yeux rouges. Et puis, quelque soit l’endroit où se posaient vos yeux, c’étaient des voitures, un défilé incessant de voitures, tous les occupants aux fenêtres, «que le paradis ouvre ses portes et t’accueille les bras ouverts Abou-Bassel» ou autres «nous sommes sang et âme pour toi Bachar» hurlés, scandés, répétés, inlassablement. Le spectacle, hier, à Baal Mohsen, était dans la rue, sans retenue aucune, bouillonnant et démesuré comme seul l’Orient peut et sait le faire, mais le spectacle était à l’image de ses acteurs, sincère, définitivement sincère. Et avant de partir, une affiche, posée sur un vélo à l’arrêt, aucun commentaire nécessaire, elle se suffisait, largement, à elle-même, une phrase du président défunt, «Ce qu’il y a entre le Liban et la Syrie, ce n’est pas nous qui l’avons créé, c’est Dieu qui l’a fait».
Tout était noir hier, à Baal Mohsen, ou presque. Les jeunes, les moins jeunes, les vieillards, ils arboraient tous la même couleur, noire, du deuil, de la douleur, de la rage, jusqu’à leurs fronts, ceints d’un long ruban, noir, et tout le quartier alaouite de la capitale du Liban du Nord bruissait de dizaines et de dizaines de drapeaux, noirs, les façades de bon nombre...