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Actualités - REPORTAGES

Correspondance Le musée américain de la plomberie sanitaire Tout labeur mérite d'être honoré

Il n’est pas de sot métier et tout labeur mérite d’être honoré et sanctifié, même s’il ne relève pas du grand art et de la haute science. Témoin un musée pas du tout comme les autres qui s’intitule le Musée américain de la plomberie sanitaire et qui se trouve à Worcester (État du Massachusetts). «Le musée, dit l’encyclopédie Larousse, est une institution dont le but est de pourvoir à la conservation des objets qui illustrent le mieux les phénomènes de la nature et les travaux de l’homme et d’utiliser ces objets pour le développement des connaissances humaines». Dans ces conditions, pourquoi le matériel de cette profession – et d’autres, considérées mineures –, ne devrait-il pas être valorisé et leur histoire racontée. C’est ce qu’ont pensé certains, qui pratiquent un travail purement fonctionnel. Dans un premier temps, ils ont monté leur propre collection d’outils et de réalisations de leur ressort. Puis, lorsqu’ils ont été en possession d’importants spécimens, ils ont eu l’idée d’en tracer la chronologie et d’inviter ceux qui s’y intéressent (gens de la même corporations, étudiants) à les découvrir. à l’entrée du musée de la plomberie sanitaire, se trouve une plaque comportant l’inscription suivante : «Un tribut à l’histoire de l’industrie de la plomberie américaine et aux professionnels qui ont accompli leur travail en sachant que la vie de leur société dépendait de leurs efforts». Tenue de soirée pour l’inauguration Le musée (inauguré en 1979 par une soirée en tenue de gala) s’étend sur plus de mille mètres carrés répartis sur deux étages et donne à voir environ 1 500 articles. Il est l’œuvre de Charles Manoog (propriétaire d’une société de vente en gros d’appareils sanitaires fondée en 1927), qui, au moment de prendre sa retraite, a voulu rendre un hommage à un secteur qui lui avait permis de faire une brillante carrière. Il avait commencé par être lui-même plombier, un plombier convaincu que son métier pouvait être d’une grande contribution à la société. Il ne s’est pas contenté de rassembler des objets mais il a voulu constituer de véritables archives qui relatent l’histoire de la plomberie dans tous les États-Unis. Et lorsque sa santé défaillante ne lui a plus permis d’achever les recherches, son fils Russ a pris la relève. À noter que le bâtiment abritant le musée est d’une architecture simple, conçue de manière à être en harmonie avec les locaux de la société. «Ce n’est pas un musée d’art et nous ne sommes ni à New York ni à Chicago, explique le responsable. C’est un musée à caractère pragmatique et nos visiteurs sont, généralement, des gens du métier ou des aspirants qui viennent là se familiariser avec les différentes manières de faire qui étaient en cours et dont ils peuvent peut-être s’inspirer pour l’avenir. Il ne faut donc pas les désorienter en les plaçant dans des atmosphères trop recherchées ou trop fantaisistes». Baignoires et lavabos du temps passé Au premier étage, sont exposés tous genres d’outils et de tuyauteries employés dans l’installation des pièces sanitaires. Celles-ci sont disposées au second étage où se trouve une vaste bibliothèque contenant des ouvrages historiques et des traités techniques, des catalogues et autres livres spécialisés. Le tour du musée témoigne du souci de Charles Manoog de mettre en relief un passé riche en performances et en créativité dans un domaine qu’il connaît bien. Parmi ses acquisitions : – une pièce provenant d’une canalisation provenant du distributeur d’eau de Boston, datant du XVIIe siècle – une toilette en émail, avec un couvercle en fer, fabriquée à Pittsburgh en 1898, qui était destinée aux prisons. D’où, son siège en fer que pouvait difficilement endommager le postérieur du pensionnaire des lieux – un lavabo en cuivre incrusté de pierre précieuses, œuvre d’une firme du Connecticut (1907) – une baignoire de 1891 encastrée dans du très beau bois – une toilette en bois muni d’un siphon (XIXe siècle) – une collection complète d’équipement pour plomberie de la célèbre firme Lowell, offerte par le petit-fils du fondateur. Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts... Et dans les tuyauteries aussi.
Il n’est pas de sot métier et tout labeur mérite d’être honoré et sanctifié, même s’il ne relève pas du grand art et de la haute science. Témoin un musée pas du tout comme les autres qui s’intitule le Musée américain de la plomberie sanitaire et qui se trouve à Worcester (État du Massachusetts). «Le musée, dit l’encyclopédie Larousse, est une institution dont...