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Actualités - REPORTAGES

Concert Musiciens sans frontières (photos)

Du centre culturel Kamel Jaber de Nabatiyé, on peut apercevoir la frontière israélienne et ses postes d’observation. C’est à cet endroit, presque symbolique, que s’est donné un concert de musique classique. Organisé par l’ambassade d’Italie, à l’occasion de la fête nationale du son pays, et l’Alumni Club de l’AUB, il a été donné par l’ensemble Novum Convivium Musicum, chœur et orchestre, avec la participation du chœur de Loueizé. Le ministre du Travail et des Affaires sociales, Michel Moussa représentait le président de la République Émile Lahoud. L’ancien ministre Yassine Jaber a prononcé quelques mots au nom du président de l’Assemblée, M. Nabih Berri. M. Giuseppe Cassini, ambassadeur d’Italie au Liban, et Eduardo Butti, directeur de l’Institut culturel italien, s’étaient également déplacés pour l’occasion. Pour une fois, l’hymne national, qui a ouvert la soirée, a été non seulement très correctement joué, mais prenait tout son sens à Nabatiyé. Le secteur culturel fait partie des cinq grands axes du programme «L’Italie pour le Liban-Sud», explique M. Cassini. «Nous œuvrons aussi dans les domaines de l’emploi, de la santé, de l’eau et de l’agriculture». Pour ce qui est de la présence culturelle italienne dans la région, elle est plutôt efficace : «Ici comme dans les autres régions du Liban, précise M. Butti. Depuis trois ans que je suis ici, des concerts de musique classique et contemporaine ont été organisés à Saïda, à Tyr, où se trouve une branche de l’institut, et dans le centre culturel Nabih Berri». Mentions spéciales Quant à l’organisation et à la préparation sur place, elles semblent avoir été difficiles : pas une pancarte, aux abords de Nabatiyé, annonçant le concert. «Les gens du Sud ont d’autres besoins plus importants», justifie la présidente de l’Alumni Club, Hala Badredine. «Mais au moins, ils auront été sensibilisés, car ce concert est le premier dans son genre donné à Nabatiyé», ajoute-t-elle. Le concert commence avec une heure de retard pour laisser le temps aux musiciens de se remettre de leur voyage de quatre heures et au public de remplir la salle, prévue pour 1 000 personnes. L’assistance est quelque peu bruyante, composée de femmes essentiellement, mais aussi de quelques enfants, de jeunes qui rentrent et qui sortent de la salle. Des auditeurs de la région : le concert ne semble pas avoir attiré les Beyrouthins et les mélomanes des autres régions du pays. La première partie du programme était, comme prévu, consacrée aux chœurs de chants lyriques. Mentions spéciales pour le soprano Rosabella Scutieri, le contralto Morgana Pala, et le basse Paolo Drigo. Le ténor libanais Jihad Zeidan s’est fait excuser. Changement de programme pour la seconde partie : les chants traditionnels italiens ont été remplacés par deux chansons libanaises : Ya ghzayel et Arrozana, et un mouachah : Lama bada yatassana qui ont largement remporté les faveurs du public, beaucoup plus habitué à Feyrouz qu’à Puccini. Les musiciens italiens ont, eux aussi, apprécié la musique orientale, en particulier Giuseppe Armaleo, premier violon. Même enthousiasme pour l’hautboïste, M. Stivali. Quant aux solistes lyriques, tous professionnels, ils ont été un peu décontenancés par le public de Nabatiyé, un tantinet chahuteur. Des musiciens de bonne volonté, pour qui le Sud du Liban ressemble à la Toscane. Un beau compliment pour ces terres qui fêtent leur libération et leurs retrouvailles avec leurs exilés, qui continuent, deux semaines après l’annonce de retrait israélien, à s’y rendre en voiture, avec femmes, enfants et bagages.
Du centre culturel Kamel Jaber de Nabatiyé, on peut apercevoir la frontière israélienne et ses postes d’observation. C’est à cet endroit, presque symbolique, que s’est donné un concert de musique classique. Organisé par l’ambassade d’Italie, à l’occasion de la fête nationale du son pays, et l’Alumni Club de l’AUB, il a été donné par l’ensemble Novum...