Electricité - Traboulsi admet le manque de fonds Fuel impayé, rationnement draconien

Le rationnement de l’électricité dû à une insuffisance de fuel a été au centre des préoccupations des responsables, des syndicalistes et des habitants hier. Surtout au vu des déclarations contradictoires des instances concernées : en effet, M. Sleiman Traboulsi, ministre des Ressources hydrauliques et électriques, a avoué que le manque de fuel à l’Électricité du Liban (EDL) était dû à un manque de fonds. Pour sa part, M. Adib Bassatni, l’un des propriétaires de la société d’importation Hypco, a affirmé qu’il avait assuré deux navires de fuel dimanche et lundi, mais qu’il n’allait décharger que la première cargaison si sa société n’était pas payée. Pour sa part, M. Georges Mouawad, directeur général de l’EDL, a réaffirmé que sa société s’était acquittée de tous ses frais et que le retard était dû aux importateurs. «La principale cause de ce qui arrive aujourd’hui est le manque de fonds pour l’achat de fuel», a déclaré M. Traboulsi. «L’EDL n’a ainsi pas pu s’acquitter des frais, du fait, en partie, de factures impayées de la part des citoyens». M. Traboulsi a précisé qu’il avait demandé à M. Samih el-Rayess, directeur général du ministère du Pétrole, à M. Mouawad, ainsi qu’à la société d’importation de fuel de présenter des rapports détaillés, sur base desquels la question sera tranchée. Pour sa part, M. Bassatni a répondu à M. Mouawad en déclarant que «le directeur général a probablement oublié ce qu’est un crédit documentaire». Il a poursuivi : «M. Mouawad a affirmé qu’il avait ouvert une lettre de crédit le 30 du mois dernier pour une cargaison qui devait arriver le 10 du même mois. Comment alors le problème ne serait-il pas lié à l’argent ? M. Traboulsi l’a avoué aujourd’hui, ce qui démontre que nous sommes d’accord sur ce point». «Nous avons quand même importé quatre cargaisons sans lettres de crédit», a souligné M. Bassatni. «Ce n’est qu’aujourd’hui que nous avons encaissé le prix d’une cargaison, la seule depuis cinquante jours. Deux navires sont attendus dimanche et lundi. Mais le second ne sera pas déchargé si nous n’obtenons pas de lettres de crédit, quitte à payer des amendes pour les délais». Quant à M. Mouawad, il a assuré que l’EDL avait assumé toutes ses responsabilités à l’égard de la société d’importation. «L’EDL a payé tout son dû en matière de fuel, alors que les prix avaient flambé», a-t-il dit. «Le prix du mazout a triplé, celui du fuel a doublé. Nous avons alors demandé une aide au gouvernement». «Notre société paye en effet 600 milliards de livres pour l’achat de fuel, alors qu’elle consomme l’équivalent de 550 milliards, ce qui n’est pas logique».