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Actualités - CHRONOLOGIE

Libération - Echanges de cadeaux, de friandises et de lettres Retrouvailles interpalestiniennes à la frontière libano-israélienne

Près de 3 000 Palestiniens, venus des camps de réfugiés du Liban, se sont pressés hier pendant quatre heures près des barbelés marquant la frontière avec Israël pour rencontrer quelque 500 des leurs venus de l’État hébreu. À l’extrémité du village de Douhaira, à une dizaine de km à l’est de Naqoura, sur le littoral, Arabes israéliens avec quelques Palestiniens des territoires, d’un côté, et Palestiniens du Liban, de l’autre, ont échangé cadeaux, friandises, plats cuisinés et lettres par-dessus les barbelés. Dans leur enthousiasme, sous la pression des plus jeunes, ceux venus du Liban ont aplati une rangée de barbelés sur plus de 800 mètres, la piétinant pour atteindre la clôture frontalière. Des soldats israéliens ont tiré trois bombes fumigènes en l’air pour refroidir leur ardeur, mais les Palestiniens côté libanais leur ont jeté des pierres, les forçant à s’abriter derrière les Jeeps et le camion à bord desquels ils étaient venus. Les soldats israéliens les ont ensuite laissé faire mais au bout de quatre heures, ils ont sommé les Arabes israéliens de rentrer chez eux avant de vérifier les dégâts causés aux clôtures. Les Palestiniens du Liban étaient venus à bord de quelque 80 bus et mini-bus et de dizaines de voitures qui ont franchi les barrages de l’armée à Mansouri, sur le littoral, et à Beit Yahoun, plus à l’est. En début d’après-midi, la file de voitures s’étalait sur plus d’un km. Ils étaient venus des camps de Saïda – Aïn el-Héloué et Miyé Miyé –, ou de Tyr, mais aussi de Beyrouth, de Bourj Barajneh, et quelques-uns du Liban-Nord. De l’autre côté, ils venaient des villages de Haute-Galilée, Abou Snan, Saassaa, Bass, Saint-Jean d’Acre, etc. Certains, bien moins nombreux, venaient de Cisjordanie. Ceux venus d’Israël étaient vêtus à l’occidentale, avec parfois des jeunes filles en short, cheveux au vent, contrastant étrangement avec les Palestiniens du Liban, habillés comme lorsqu’ils avaient quitté en 1948 leurs villages du nord de la Galilée, écharpes sur la tête et robes leur arrivant à la cheville. Les Palestiniens des deux côtés ont entonné des chants et formé des cercles de danses folkloriques. À côté de témoignages émouvants sur les retrouvailles après 22 ans de rupture de tous les liens, un autre discours, plus militant, est apparu. Ayant accroché des drapeaux palestiniens aux barbelés, une partie de l’assistance a scandé : «La Palestine est une terre arabe». Une jeune fille brune, avec un groupe d’une cinquantaine d’adolescents venus en bus de Beyrouth, s’agrippant aux barbelés, les mains en sang, a harangué une quinzaine d’autres adolescents, de l’autre côté des barbelés. «Nous venons de Sabra et de Chatila. Vous avez entendu parler des massacres. Ils ont tué nos parents (...) Le Liban a libéré sa terre et pour cela, il a lutté contre Israël. Faites de même, nous comptons sur vous».
Près de 3 000 Palestiniens, venus des camps de réfugiés du Liban, se sont pressés hier pendant quatre heures près des barbelés marquant la frontière avec Israël pour rencontrer quelque 500 des leurs venus de l’État hébreu. À l’extrémité du village de Douhaira, à une dizaine de km à l’est de Naqoura, sur le littoral, Arabes israéliens avec quelques Palestiniens...