Certification du retrait - Réunion de travail de trois heures à Baabda Trois points sont encore en suspens

Le Liban et l’Onu sont très proches d’un accord sur la certification du retrait israélien du Liban-Sud, a annoncé hier soir l’envoyé spécial de l’Onu au Proche-Orient Terjé Roed-Larsen. «Nous sommes parvenus à un large accord sur tous les problèmes relatifs à l’application de la résolution 425», a déclaré M. Roed-Larsen à l’issue d’une réunion de trois heures avec le président Émile Lahoud et le président du Conseil Sélim Hoss. «Cependant il reste trois points en suspens qui doivent être examinés», a précisé l’émissaire du secrétaire général de l’Onu Kofi Annan, sans préciser lesquels, mais en annonçant que les discussions reprendraient dans la nuit à leur sujet. Un communiqué de la présidence a confirmé que le Liban a «émis des réserves au sujet de trois» endroits situés sur une portion de frontière d’une quarantaine de kilomètres, entre les villages de Rmeich et Metoulla, dans le secteur central de l’ex-zone occupée. Le Liban demande aussi que «la question des fermes de Chebaa soit traitée conformément à la position de principe» libanaise, qui est que ce territoire lui appartient. Enfin, Beyrouth exige qu’Israël soit «amené à libérer tous» les Libanais «détenus dans ses prisons» et «à rendre les dépouilles des martyrs de la Résistance». Il a été convenu en fin de réunion que l’équipe de l’Onu soumettrait au Liban «une proposition sur les points en suspens», ajoute le communiqué. «J’ai des raisons de croire que nous serons en mesure de résoudre les différends qui subsistent plus tard cette nuit», a dit M. Roed-Larsen, ajoutant qu’il se rendrait aujourd’hui en Israël pour y rencontrer «dans les jours à venir» le Premier ministre Ehud Barak et des membres de son bureau. Selon une source proche de sa délégation, M. Roed-Larsen va se réunir avec les experts de l’Onu puis rencontrer les ambassadeurs des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité, avant de soumettre au gouvernement libanais un rapport qui devrait inclure les trois points en suspens. M. Roed-Larsen a lu une déclaration et n’a pas répondu aux questions de la presse. L’ordre du jour de la réunion comportait tant les aspects techniques que politiques du tracé de la ligne au-delà de laquelle l’Onu considérera comme achevé le retrait des troupes israéliennes. La question des fermes de Chebaa, revendiquées par le Liban mais actuellement occupées par Israël, qui affirme les avoir conquises sur la Syrie, devait également être discutée. M. Roed-Larsen a qualifié d’«ouverte», «constructive» et «chaleureuse», l’ambiance des débats. La délégation côté libanais comprenait également le directeur général de la Sûreté générale, le général Jamil el-Sayyed, le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères Zouheir Hamdane, le conseiller de M. Hoss, Yehia Mahmassani, ainsi que deux officiers. Quatre fonctionnaires de l’Onu accompagnaient M. Roed-Larsen.